« Comme si on n’avait pas les compétences! »
« Je me demandais pourquoi même au départ ils n’avaient pas trouvé quelqu’un au Canada, déclare Jacinthe Lemire. Comme si on n’avait pas les compétences! »
La conseillère en communications de IRCC, Julie Lafortune, signale par courriel que le ministère est déterminé à améliorer la situation partout au pays, en collaboration avec les organisations d’évaluation linguistiques désignées par Ottawa. L’approche viserait par-dessus tout à « faciliter le processus pour les candidats potentiels. »
La question des frais des examens aurait aussi été prise en considération. « Les coûts varient selon l’organisation et le lieu de l’évaluation, fait savoir la relationniste. Les organisations ont précisé que cette variation est attribuable à divers facteurs, dont la demande, les coûts des immobilisations et la concurrence.
« Il est tout de même attendu, conclut Julie Lafortune, que les initiatives entreprises amélioreront l’accessibilité des évaluations en français au Canada tout en contribuant à en réduire les coûts à compter de l’automne 2018. »
Plus de réfugiés parmi les nouveaux arrivants
La Journée de réflexion du 21 mars a également donné lieu à la prise de conscience d’une nouvelle tendance : on trouverait plus de réfugiés parmi les nouveaux arrivants francophones qu’anglophones dans les provinces et territoires. Mais l’accueil francophone n’est pas adapté à cette réalité.
« Très peu de fournisseurs de services en français ont des programmes de rétablissement pour les réfugiés, déplore Emmanuel Nahimana, gestionnaire de projets à la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse. C’est le programme qui commence par l’accueil à l’aéroport, qui emmène les réfugiés dans un hôtel en attendant de leur trouver un appartement. Il y a une suite de services qui continuent. »
Selon l’intervenant de Halifax, ce service n’est pas offert dans sa province et il estime que l’enjeu est national. « Le fait de ne pas accueillir les réfugiés d’expression française nous défavorise parce que ça nous empêche de remplir notre mandat. On manque beaucoup d’opportunités de les intégrer dans nos communautés où ils bénéficieraient de services. »
Le gestionnaire considère que l’accueil des enfants réfugiés est critique. « Un enfant accueilli en français sera établi dans une école francophone qui lui offre l’occasion de devenir bilingue. C’est un atout que tout parent peut donner à son enfant. Sans ça, l’enfant ne peut pas profiter de tous les avantages qu’offre le Canada. »