L’équipage a commencé sa tournée pancanadienne en Nouvelle-Écosse au début mai, afin de remonter le moral des habitants de cette province éprouvés par la tuerie de masse survenue le 18 avril. Ils vont aussi parcourir le pays pour saluer les Canadiens qui mènent de front la lutte contre la propagation de la COVID-19.
«Cela fait 14 ans que je suis avec les Forces canadiennes», explique Richard MacDougall lors d’un temps mort dans son horaire chargé qui consiste à traverser d’un bout à l’autre le pays. «J’étais bien content de me retrouver chez moi. J’ai eu la chance de survoler Sackville, où j’ai été membre des cadets de l’air, la vallée de Memramcook et ensuite Dieppe et l’avenue Amirault. J’ai vu la maison où j’ai grandi. J’avais une larme à l’oeil avec ces souvenirs et c’était touchant. Ensuite, je suis passé à côté du collège Moncton Flight College où j’ai suivi mes premiers cours de pilote.»
Dès l’âge de 10 ans, Richard MacDougall savait qu’il voulait devenir pilote d’avion. Gymnaste ayant fait compétition pendant plusieurs années, il avait l’intention de devenir pilote commercial, un rêve qu’il nourrit d’ailleurs toujours. Cependant, le mari de sa mère était un militaire et lorsqu’il a découvert ce qui passionnait le jeune Richard, il lui a souligné les avantages de devenir pilote dans les Forces canadiennes.
«J’ai vu tout de suite que la formation comme pilote militaire avait ses avantages et présentait des techniques qui n’étaient pas enseignées chez les civils, a poursuivi le pilote. C’était une aventure difficile, mais je savais ce que j’avais à faire. J’avais obtenu mon permis privé dans les cadets de l’air grâce à une bourse. L’aventure dans les Forces a débuté il y a 14 ans, en 2006, lors de ma deuxième année d’études à l’Université de Moncton en ingénierie. J’ai réussi la phase 1 du cours tout en poursuivant mes études universitaires. J’ai modifié mon programme pour obtenir mon baccalauréat en 2009 en géographie et en physique du campus de Moncton.»

La phase 2 d’entrainement de pilote a débuté en 2010. Trois choix s’offraient alors à lui : pilote d’hélicoptère, d’avions de transport ou de chasse. Le sort a voulu qu’il pilote les avions de transport de matériaux de King Air, à Portage la Prairie, au Manitoba. Il a ensuite été transféré à Winnipeg pour une période de six ans avec les Hercules, avec lesquels il a voyagé à travers le monde comme spécialiste du ravitaillement en vol des avions de chasse. En 2017, il est allé à Moose Jaw, en Saskatchewan, la base d’entrainement des pilotes et des Snowbirds, en tant qu’enseignant pendant deux ans. Il a joint le groupe des Snowbirds en aout dernier avec les vieux avions Tudors qui datent d’au moins 1966 et qui ne sont pas dotés des nouvelles technologies. Par contre, ces appareils sont bien construits et ils sont encore fiables grâce à l’entretien et aux inspections effectuées chaque année.

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Richard MacDougall s’est engagé pour deux ans comme pilote d’avion de reconnaissance des Snowbirds et il espère être l’an prochain aux commandes de l’un des neuf aéronefs du groupe. «Je suis dans l’avion qui précède le groupe de neuf et le pilote de sécurité, a-t-il ajouté. Je vole dans une formation de deux jets avant l’arrivée des neuf autres. Cette semaine, j’ai pu voler seul, donc j’ai fait un vol au-dessus de la rivière Petitcodiac 20 minutes avant les autres avec le Snowbird 11. J’ai suivi le trajet des neuf pour m’assurer que tout était correct. Lors des spectacles aériens, je commente souvent les manoeuvres pour le public. Moi et l’autre pilote de reconnaissance, on surveille le spectacle également pour dénoter des problèmes et apporter des correctifs au besoin. Les pilotes surveillent l’avion de tête et non leurs instruments pour s’empêcher de le frapper. On se sert de notre cerveau différemment que les autres pilotes et c’est tout un défi. On doit continuellement corriger le vol de l’avion. C’est fatigant et continuel.»
Les membres des Snowbirds sont très touchés par les nombreux messages reçus depuis le début de leur tournée «Opération Inspiration». «On les regarde le soir après notre spectacle et on est très touché par tous les commentaires, ajoute l’ancien membre de l’équipe d’athlétisme des Aigles Bleus de l’Université de Moncton. On ne s’attendait pas à avoir un impact aussi positif. On était en confinement pour six semaines lorsqu’on a su qu’on allait en Nouvelle-Écosse pour un survol commémoratif. Le tout s’est rapidement transformé en tournée canadienne de reconnaissance du combat des gens contre la pandémie. On a terminé l’est du Canada en fin de semaine (9 mai) et on se rend ensuite dans l’Ouest.»