Mère Bruyère, née en 1818 à l’Assomption, au nord de Montréal, quitte Montréal avec quelques compagnes en février 1845 pour venir s’installer à Bytown qui deviendra Ottawa. Selon Sœur Rachelle Watier, supérieure générale actuelle des Sœurs de la Charité d’Ottawa :
Elle a mis en place un réseau de soutien social complet en seulement trois mois : des écoles, un hôpital, une résidence pour les ainés, une maison pour les enfants abandonnés et une belle école pour les jeunes mères. Tout ça en trois mois, à l’âge de 26 ans, dans une ville qui était dure.
De plus, mère Bruyère fera face à une épidémie de typhus en soignant plus de 600 malades et plus tard à une épidémie de variole. En 1850, les Sœurs s’installent dans un couvent érigé à l’angle des rues Sussex et Bruyère, lequel deviendra leur Maison-mère.
À partir de 1866, les Sœurs de la Charité d’Ottawa étendent leurs activités éducatives et caritatives à travers le Québec et l’Ontario, où elles œuvrent notamment auprès des autochtones. Elles ouvrent par la suite des couvents à plusieurs endroits à travers le monde où elles fondent des écoles, des orphelinats et des hôpitaux et s’adonnent à des activités d’évangélisation et de pastorale.
Élizabeth Bruyère décède à Ottawa en avril 1876, à l’âge de 58 ans. Elle est d’abord inhumée au cimetière Notre-Dame d’Ottawa, mais ses restes funèbres sont transférés plus tard à la Maison-mère. En 2007, un monument est érigé à sa mémoire au cimetière Beechwood.
Entre 1878 et 1967, les Sœurs fondent, dans l’Est et le Nord de l’Ontario, près de 40 écoles, 6 hôpitaux, un orphelinat et un refuge. À Orléans, les Sœurs de la Charité, arrivées en 1885, s’occupent de l’éducation de 1890 à 1965, en plus de diriger la ferme Youville jusqu’aux années 1970. Elles sont encore présentes aujourd’hui à la Résidence Saint-Louis et à la Maison de retraite Notre-Dame-de-la-Providence.
En ce début du 21e siècle, l’héritage des Sœurs de la Charité d’Ottawa est omniprésent à Ottawa et ailleurs. Elles consacrent leurs énergies au service de l’éducation et des exclus, particulièrement les enfants en difficulté, les jeunes de la rue, les victimes du sida et les toxicomanes. Leurs missions à l’étranger sont maintenues grâce à la participation des religieuses natives des différents pays africains, asiatiques et sud-américains.
En 2018, Élizabeth Bruyère est déclarée Vénérable par le pape François, la première étape menant à la canonisation. Selon l’Église, il faut maintenant la reconnaissance d’un miracle dû à son intercession pour qu’elle soit reconnue comme «sainte».