le Samedi 19 avril 2025
le Jeudi 29 juin 2017 20:00 Actualité

Fierté LGBTQ+ « Une façon pour moi de vivre heureuse. »

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Les célébrations du 3 juin à Winnipeg comprenaient pour la première fois un Two-Spirit Pow Wow, une danse réunissant des autochtones reconnus par la tradition comme porteurs des deux genres. Selon Fierté Canada, plus de 1,2 million de citoyens font partie des communautés LGBTQ+.  — (Crédit : Ally Conzalo)
Les célébrations du 3 juin à Winnipeg comprenaient pour la première fois un Two-Spirit Pow Wow, une danse réunissant des autochtones reconnus par la tradition comme porteurs des deux genres. Selon Fierté Canada, plus de 1,2 million de citoyens font partie des communautés LGBTQ+.
(Crédit : Ally Conzalo)
Après des années de tiraillements, Benjamin Funk a pris l’an dernier la décision de changer d’identité sexuelle. « 2017, c’est l’année médicale et je commence déjà à remarquer les changements. » Début juin, la nouvelle Benj a participé à son premier défilé de Pride Winnipeg en tant que transgenre. « Je suis là chaque année. On se rencontre tous les amis et c’est party, party! C’est comme Noël après Noël. Avant j’y allais pour appuyer, j’avais déjà l’idée d’être transsexuel – c’était un peu mon identité. Mais j’avais vraiment jamais réalisé que je suis une personne transgenre. Cette fois, c’était spécial parce que je suis finalement complètement out », dit-il. Le défilé marquant la 30e édition de l’organisme winnipegois a été perturbé par des militants néo-nazis, explique la jeune artiste visuelle, puis la fête a repris de plus bel.
Fierté LGBTQ+ « Une façon pour moi de vivre heureuse. »
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Suzanne Chiasson à Caraquet

Célébrer la sexualité est nouveau à Caraquet. La ville tiendra mi-juillet son 1er Rendez-vous de la fierté Acadie Love avec un programme de spectacles et de conférences. L’organisation a demandé à Suzanne Chiasson d’être une porte-parole des trois jours de célébration de la diversité sexuelle.

« On m’a approché parce que je suis lesbienne et que j’ai été beaucoup impliquée dans la communauté en vivant ouvertement ma sexualité. Comme enseignante, c’est important d’être authentique, c’est la meilleure façon de faire une différence. »

Celle qui est aussi chanteuse professionnelle souligne que le milieu éducatif de la Péninsule acadienne endosse la diversité sexuelle. « Notre association appuie très ouvertement les différences et le ministère [de l’Éducation] aussi. Il y a des comités d’alliés des LGBTQ+ dans les écoles. Ici, ça ne fait pas de différence qui tu es. »

Un + pour la solidarité

Suzanne Chiasson dirige la chorale de l’église de Bas-Caraquet et le groupe d’harmonie à la polyvalente de Tracadie. Elle constate que le mouvement de la fierté est sorti des marges sociales. « Quelque chose est en train d’arriver : on n’en parlait pas du tout et maintenant on en parle beaucoup, pour que ça devienne la norme. »

La prise en charge de sa sexualité s’est confirmée il y a 25 ans lorsqu’elle a informé sa mère de son orientation. « La première chose qu’elle m’a dite, c’était : tu ne vas pas te cacher, ma fille, tu vas vivre avec une femme et le faire ouvertement! Je n’ai jamais eu besoin de m’identifier, je suis pareil comme tout le monde. Ça a été pour moi une façon de vivre heureuse. »

Pour Suzanne Chiasson, le + dans le LGBTQ+, « c’est pour tous les gens autour de nous qui s’identifient à nous parce qu’ils sont à l’aise d’inclure tout le monde ».

Benj Funk à Winnipeg

Benj Funk s’est également rendue compte que la diversité sexuelle est de plus en plus acceptée. La Winnipegoise a tenu mi-juin une soirée de financement (Benj’s Nightmare Social) pour acquitter ses frais médicaux. « Beaucoup de monde sont venus m’appuyer, même des gens que je n’avais pas vus depuis des années. »

Les fonds recueillis couvriront des médicaments et des frais de voyage. La nouvelle transgenre bénéficie déjà d’une allocation d’invalidité. « Les coûts de la chirurgie sont très élevés. Je suis chanceuse parce que beaucoup de services sont couverts par Santé Manitoba. Mais pour la vaginoplastie, il faut aller à Toronto. »

Quels changements anticipe-t-elle le plus? « La procédure pour se débarrasser des poils du visage : j’ai tellement hâte de ne plus me raser. »

Dans la vie quotidienne, Benj Funk, rencontre d’importants défis. « Il y a des situations plus faciles à gérer si je me présente comme une personne masculine. Ça secoue à l’intérieur. Mais je suis de plus en plus confiante. »