Suzanne Chiasson à Caraquet
Célébrer la sexualité est nouveau à Caraquet. La ville tiendra mi-juillet son 1er Rendez-vous de la fierté Acadie Love avec un programme de spectacles et de conférences. L’organisation a demandé à Suzanne Chiasson d’être une porte-parole des trois jours de célébration de la diversité sexuelle.
« On m’a approché parce que je suis lesbienne et que j’ai été beaucoup impliquée dans la communauté en vivant ouvertement ma sexualité. Comme enseignante, c’est important d’être authentique, c’est la meilleure façon de faire une différence. »
Celle qui est aussi chanteuse professionnelle souligne que le milieu éducatif de la Péninsule acadienne endosse la diversité sexuelle. « Notre association appuie très ouvertement les différences et le ministère [de l’Éducation] aussi. Il y a des comités d’alliés des LGBTQ+ dans les écoles. Ici, ça ne fait pas de différence qui tu es. »
Un + pour la solidarité
Suzanne Chiasson dirige la chorale de l’église de Bas-Caraquet et le groupe d’harmonie à la polyvalente de Tracadie. Elle constate que le mouvement de la fierté est sorti des marges sociales. « Quelque chose est en train d’arriver : on n’en parlait pas du tout et maintenant on en parle beaucoup, pour que ça devienne la norme. »
La prise en charge de sa sexualité s’est confirmée il y a 25 ans lorsqu’elle a informé sa mère de son orientation. « La première chose qu’elle m’a dite, c’était : tu ne vas pas te cacher, ma fille, tu vas vivre avec une femme et le faire ouvertement! Je n’ai jamais eu besoin de m’identifier, je suis pareil comme tout le monde. Ça a été pour moi une façon de vivre heureuse. »
Pour Suzanne Chiasson, le + dans le LGBTQ+, « c’est pour tous les gens autour de nous qui s’identifient à nous parce qu’ils sont à l’aise d’inclure tout le monde ».
Benj Funk à Winnipeg
Benj Funk s’est également rendue compte que la diversité sexuelle est de plus en plus acceptée. La Winnipegoise a tenu mi-juin une soirée de financement (Benj’s Nightmare Social) pour acquitter ses frais médicaux. « Beaucoup de monde sont venus m’appuyer, même des gens que je n’avais pas vus depuis des années. »
Les fonds recueillis couvriront des médicaments et des frais de voyage. La nouvelle transgenre bénéficie déjà d’une allocation d’invalidité. « Les coûts de la chirurgie sont très élevés. Je suis chanceuse parce que beaucoup de services sont couverts par Santé Manitoba. Mais pour la vaginoplastie, il faut aller à Toronto. »
Quels changements anticipe-t-elle le plus? « La procédure pour se débarrasser des poils du visage : j’ai tellement hâte de ne plus me raser. »
Dans la vie quotidienne, Benj Funk, rencontre d’importants défis. « Il y a des situations plus faciles à gérer si je me présente comme une personne masculine. Ça secoue à l’intérieur. Mais je suis de plus en plus confiante. »