« Depuis sept ou huit ans, explique la directrice générale de l’AFÉSEO, Martine St-Onge, on a eu des changements législatifs majeurs en petite enfance et les paradigmes ont changé. » Le nouveau cadre législatif repose sur la construction d’une communauté d’apprentissage plutôt que sur la transmission des contenus. Dans la réalité, la transformation s’est heurtée à la difficulté des services existants à trouver l’énergie et les ressources pour changer leurs méthodes.
« Nos membres nous disaient : on n’y arrive pas, on est trop occupés, énonce la gestionnaire. Alors on a décidé à l’AFÉSEO qu’on allait essayer de démontrer que c’était possible de faire la transformation, peu importe dans quel contexte on se trouve. » Et l’organisme en expérimentera l’implantation en s’associant au service de garde et d’appui à la famille de Hawkesbury.
« On se donne cinq ans pour réussir »
L’organisme regroupant 230 services à l’enfance et quelque 5000 professionnels (gestion et éducation préscolaire) a proposé à « une communauté ayant de grands besoins » de l’accompagner dans la transition à tous les niveaux de l’organisation, incluant la participation des parents. « Le changement de la culture organisationnelle, croit Martine St-Onge, il faut le faire de l’intérieur. »
À Hawkesbury, en plus de composer avec un nombre d’enfants à très haut risque, « le service avait aussi des défis de ressources humaines. On part d’un contexte difficile et on va essayer de l’emmener à un niveau souhaitable de qualité des services. On se donne cinq ans. »
L’AFÉSEO ne veut pas limiter sa démarche à l’Est ontarien et son intention est de s’engager prochainement dans la fondation deux autres centres de leadership.
Après Hawkesbury, Toronto, le Nord et le Canada
« Ce serait le même modèle de processus mais dans des contextes différents, estime la gestionnaire. On a choisi Toronto pour la diversité des familles et du personnel; et le Nord pour un modèle visant les petites communautés. »
La recherche est une autre composante du nouveau Centre, selon Martine St-Onge. « On a ouvert nos portes aux chercheurs qui veulent étudier des phénomènes ou des processus. On veut aussi que nos employés deviennent des chercheurs. Une table d’observation a été créée pour les étudiants. »
Des liens auraient été établis avec des universités (Ottawa et Laurentienne) pour mettre sur pied une table de chercheurs en petite enfance en vue d’études à long terme. L’intention est de diffuser les ressources développées par le Centre à l’échelle nationale.
Depuis les débuts du partenariat en novembre, trois projets pilotes du ministère de l’Éducation ont été lancés au Centre de leadership, dont une trousse d’accueil pour les parents. « Il faut aussi impliquer les parents, précise-t-elle, parce que notre structure de gestion a changé. »