Ancien enseignant, il a commencé à raconter des histoires en salle de classe, «un peu comme mon père». «Je ne veux pas que ça se perde. Je pense que la tradition orale a encore sa place», ajoute-t-il.
«J’aime ça parce que c’est une partie de qui je suis. Pour mon travail, ça me permet également de voir la place qu’a la langue encore aujourd’hui et tout ce qui peut être véhiculé à travers la langue» élabore l’agent de liaison communautaire au ministère de l’Éducation. Le travail de M. Perron s’insère dans une initiative du ministère qui vise à élargir l’espace francophone en éducation.
Perpétuer l’héritage oral laissé par son père est également une de ses motivations. «Il a raconté un peu partout au Canada et est même allé en Europe. Même 20 ans après sa mort, les gens me parlent encore de lui. Ça me ramène à l’idée que les contes ont leur place et qu’ils ont un effet durable», illustre le conteur.
Il rappelle que son père a également écrit des contes, comme Le Mystère de Beaucage. «Il s’est inspiré de la trouvaille d’une pierre tombale près du lac Nipissing, qui portait une inscription assez énigmatique : “Ci-git le dernier souvenir de 20 ans de bonheur qu’un père malheureux a changé en malédiction pour sa fille ingrate”. Il n’y avait pas de date, pas de nom, mais on a pu la dater du tournant du siècle. On n’a jamais pu savoir vraiment ce qui s’est passé, alors il a écrit une légende pour tenter de l’expliquer», raconte M. Perron. Ce conte a fait l’objet d’une pièce de théâtre à North Bay, montée par La troupe du bord du lac il y a quelques années.
Il est toujours heureux de constater que l’âge des spectateurs à peu d’importance sur l’intérêt qu’ils portent aux histoires fantastiques. «Je vais parfois dans des classes de niveau secondaire parler de contes et de tradition orale. Je me dis toujours “Une journée ça ne pognera pas”. Mais chaque fois, on pourrait entendre une épingle tomber.»
En spectacle
En plus des performances devant ses élèves, M. Perron est parfois invité à pratiquer son art pour des fêtes, pour des rencontres dans le temps des Fêtes, dans des rencontres communautaires ou pour ouvrir des rassemblements avec une présentation un peu plus ludique.
Il utilise principalement les contes que racontait Pépère Cam, mais il a également ajouté quelques contes trouvés dans les livres du père Germain Lemieux et de sources variées. «Mais chaque conteur met un peu de lui-même dans ses contes. Donc même ceux de mon père, j’y mets un petit twist particulier», explique M. Perron.
Pour lui, le Festival de contes organisé à Sudbury en octobre par le Centre franco-ontarien de folklore est une façon parfaite de célébrer les 150 ans du Canada. «C’est une partie de qui on est». Il annonce déjà que Le bâtiment merveilleux sera l’une des histoires qu’il racontera pour l’occasion.