le Mercredi 3 Décembre 2025
le Mercredi 3 Décembre 2025 6:30 Économie et finances

Levée des barrières interprovinciales : ce que cela change pour les entreprises francophones

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Le gouvernement fédéral a annoncé des mesures pour faciliter la circulation de biens canadiens entre les provinces et territoires le 17 novembre dernier.  — Photo : Rob Corder – Flickr
Le gouvernement fédéral a annoncé des mesures pour faciliter la circulation de biens canadiens entre les provinces et territoires le 17 novembre dernier.
Photo : Rob Corder – Flickr

ENTRETIEN – Le Réseau de développement économique et d’employabilité du Canada (RDÉE) a salué l’annonce du fédéral, qui a récemment fait tomber plusieurs obstacles à la circulation des produits canadiens entre les provinces et territoires. Dans ce contexte, le réseau rappelle que les entreprises et les francophones évoluent différemment des autres, dans un contexte où l’anglais est la langue des affaires.

Levée des barrières interprovinciales : ce que cela change pour les entreprises francophones
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Le RDÉE affirme que les entreprises francophones au Canada sont «résilientes» dans le communiqué qui a suivi l’annonce fédérale du 17 novembre. Celles-ci s’adaptent malgré le choc des différents tarifs imposés par l’administration Trump depuis mars 2025. «Un «suivi» est obligatoire, affirme toutefois l’organisme. 

Pour le président-directeur général du RDÉE, Yan Plante, les entreprises francophones sont bien placées pour profiter de ces nouvelles opportunités.

Francopresse : Comment s’assurer que les entreprises francophones et bilingues y trouvent leur compte? Y a-t-il une différence entre les entreprises francophones et les anglophones?

Yan Plante : Les entreprises francophones et acadiennes en milieu minoritaire doivent composer avec des défis particuliers, qu’il s’agisse d’un accès plus restreint aux réseaux d’affaires dominants ou de la nécessité d’offrir des services en français dans des environnements majoritairement anglophones.

Mais elles disposent aussi d’un avantage que beaucoup sous-estiment : leur capacité à servir deux clientèles, deux marchés et deux circuits économiques, un plus grand bassin de clientèle, une plus grande couverture, de plus grandes opportunités de visibilité et de publicité.

La clé, c’est de s’assurer que les nouvelles mesures de mobilité et de libre circulation leur soient réellement accessibles. Cela passe par des outils d’accompagnement adaptés, des informations disponibles en français, une compréhension fine de leurs réalités provinciales et un suivi rigoureux pour éviter que les entreprises francophones soient désavantagées par manque d’appui ou de ressources.

Si nos entreprises croient au Canada, alors nous croyons qu’elles sauront mieux se positionner sur les marchés internationaux aussi.

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La mobilité de la main-d’œuvre est l’une des étapes les plus complexes sur laquelle le gouvernement fédéral doit encore travailler. L’attractivité de l’emploi n’est pas la même selon la province ou le territoire et le cout de la vie non plus. Est-ce que cela pourrait représenter un défi malgré la tombée des barrières?

«Pour saisir ces opportunités, nos entreprises doivent pouvoir compter sur une main-d’œuvre qualifiée, diversifiée et fière de s’exprimer en français. C’est un levier très concret d’expansion», affirme Yan Plante, PDG du RDÉE Canada. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse (Archives)

Les réalités varient énormément d’un métier à l’autre et d’une province ou d’un territoire à l’autre. Le cout de la vie, la disponibilité de logements, les salaires offerts et même les conditions climatiques influencent la décision d’un travailleur de changer de région. Nous reconnaissons pleinement ces défis.

Cela dit, les communautés demandent depuis longtemps un environnement plus fluide pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre qui frappent plusieurs secteurs comme la santé, l’éducation, la petite enfance et les services sociaux, entre autres.

Dans bien des régions, les besoins augmentent plus vite que la capacité locale à y répondre.

L’annonce du gouvernement ne règle pas tous les enjeux d’attractivité, mais elle enlève des obstacles qui freinaient la circulation des biens, des services et de la main-d’œuvre.

C’est une étape importante. Le succès dépendra maintenant de la mise en œuvre et d’incitatifs adaptés aux réalités régionales.

Qu’est-ce que la «résilience économique» auquel le RDÉE a fait référence dans la foulée de l’annonce gouvernementale?

Quand nous parlons de résilience économique, nous parlons de la capacité des communautés et des plus de 116 000 entreprises francophones en situation minoritaire à continuer d’avancer dans un environnement où les obstacles linguistiques, géographiques et règlementaires sont plus nombreux qu’ailleurs.

La résilience, pour nous, c’est cette capacité à tenir bon malgré les chocs, à continuer de choisir le français même quand ce n’est pas l’option facile, à s’adapter et, surtout, à continuer de créer des retombées locales qui profitent à l’ensemble du pays.

Selon le sondage Pollara/RDÉE, 79 % des francophones en situation minoritaire estiment que la réduction des barrières interprovinciales renforcerait la résilience économique de leurs communautés.

Cette donnée résume bien ce que nous observons sur le terrain. Les communautés francophones en situation minoritaire et les entreprises francophones et acadiennes doivent souvent composer avec un environnement où la langue dominante des affaires est l’anglais.

Malgré plusieurs embuches, les communautés réussissent quand même à assurer un bon roulement des affaires.

Cette résilience devient encore plus essentielle à un moment où plusieurs partenaires économiques cherchent à diversifier leurs marchés et où les échanges est-ouest doivent gagner en fluidité.

Pour nos communautés, elle se traduit par la capacité de développer de nouveaux débouchés, d’adapter ou de transformer certains modèles d’affaires et de s’intégrer à des corridors économiques francophones et bilingues qui existent déjà, mais qui méritent d’être consolidés.

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Quels sont les mécanismes d’accompagnement que le RDÉE propose pour les entreprises?

Pour le RDÉE, ça se traduit en quatre points : un plus grand accès à des capitaux d’investissement afin de favoriser l’émergence et le maintien d’entreprises francophones.

Il y a aussi la création de missions commerciales ciblées, qui permettent de valoriser les entreprises à travers le pays et de créer des occasions d’échanges interprovinciaux.

Autre mécanisme : une simplification de la reconnaissance des acquis, permettant une meilleure intégration socioéconomique des professionnels œuvrant en milieu francophone.

Et enfin, le développement éventuel d’une stratégie nationale de développement économique et d’entrepreneuriat francophone en contexte minoritaire.

Les propos ont été réorganisés pour des raisons de longueur et de clarté.

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Déclaration sur les sources et la méthode:

Déclaration IA : Le présent article a été rédigé par une journaliste sans l’aide d’outils de l’intelligence artificielle.

Données de parution:

Ottawa

Inès Lombardo

Francophonie canadienne

Adresse électronique: