Cette Semaine nationale vise à favoriser la rétention du personnel et à encourager l’attraction de la profession, souligne le président-directeur général de l’ACUFC, Martin Normand.
L’évènement sera marqué par la remise des premiers Prix nationaux de reconnaissance des éducatrices et éducateurs de la petite enfance. Ceux-ci seront accompagnés d’une bourse de 2000 $, qui pourra être utilisée pour suivre une formation continue.
Une série de balados, Empreintes sur l’avenir, enregistrés avec des professionnels du milieu, sera également dévoilée.
«Ils et elles vont parler de leurs espoirs pour la profession, des défis qu’ils rencontrent et de comment la formation initiale et continue permet de les aider à exercer ce métier-là et à répondre aux besoins croissants de la population», explique Martin Normand.
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Manque de place et besoins grandissants
Car les défis dans le milieu de la petite enfance francophone persistent. À commencer par la pénurie de personnel, mais aussi le manque de places et d’infrastructures pour les services de garde dans les communautés.

Martin Normand espère faire de cette nouvelle semaine un rendez-vous récurrent.
«Ça devient d’autant plus important d’agir rapidement là-dessus parce que la petite enfance c’est la porte d’entrée de tout le continuum éducatif en français», rappelle le président-directeur général.
«Un enfant qui serait inscrit dans un service de garde en français est beaucoup plus susceptible de continuer son éducation dans les établissements de la francophonie canadienne.»
«Il y a aussi des attentes à ce que les éducatrices et les éducateurs participent à la construction identitaire des tout-petits», ajoute-t-il.
Martin Normand insiste également sur l’importance de l’accès à la formation continue pour retenir des professionnels qualifiés dans les services de garde, alors que les besoins «sont grandissants et se complexifient».
«L’arrivée de nouveaux arrivants francophones dans nos communautés accroit la demande pour des places en service de garde. Ça va accroitre la demande pour des éducateurs et éducatrices qualifiées aussi.»
Selon l’ACUFC, d’ici 2035, les services de la petite enfance francophone auront besoin de près de 22 000 professionnels, alors que le bassin disponible ne devrait compter qu’environ 11 000 éducateurs et éducatrices. «Il manque déjà une personne sur deux», résume le responsable.
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Financement fédéral
«On est dans un contexte où, dans les dernières années, le gouvernement fédéral a mis beaucoup l’accent sur l’accès à l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, remarque Martin Normand. Donc, on estime que c’est un dossier qui devrait demeurer pertinent et important pour ce gouvernement-là.»
L’ACUFC surveillera les nouveaux investissements fédéraux pour la petite enfance, afin de s’assurer que les francophones tirent leur épingle du jeu.
Briser isolement
À l’occasion de cette semaine nationale, l’ACUFC espère que les éducateurs et éducatrices renforceront leur sentiment d’appartenance. «Ils et elles sont parfois très isolés», dit Martin Normand.
«Évidemment, ils et elles peuvent partager leurs impressions avec leurs collègues sur place, mais il n’y a pas toujours l’occasion de se projeter, de parler de bonnes pratiques, de créer des occasions pour se reconnaitre, se souligner, se célébrer.»
Les balados qui seront présentés lors de l’évènement en ligne ont également la mission de fédérer : «C’est de se voir; de voir et d’entendre les expériences d’autres professionnels dans le secteur, puis de comprendre qu’ils et elles ne sont pas seuls dans ces efforts-là, qu’ils sont beaucoup à traverser ces défis-là, puis peut-être trouver des solutions de façon collective.»
À suivre
L’ACUFC compte bien inscrire ce nouveau rendez-vous dans la durée : «On va apprendre de cette édition. C’est la première, mais ce n’est certainement pas la dernière Semaine de reconnaissance», assure Martin Normand.
La programmation complète est disponible sur le site Web de l’évènement : www.merci-mon-educ.ca