FRANCOPHONIE

• Un programme fédéral exclut des francophones de la N.-É. et de T.-N.-L.

Depuis 1993, aucun organisme francophone et acadien de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador n’a reçu de financement du Programme d’action communautaire pour les enfants, un programme fédéral réservé aux enfants vulnérables, selon Radio-Canada.

Malgré une plainte favorable du Commissariat aux langues officielles en 2013, la situation perdure.

Une solution? : L’Agence de la santé publique du Canada affirme travailler à une modernisation du programme, mais pour l’instant seuls les bénéficiaires actuels peuvent soumettre des projets.

Les organismes francophones concernés dénoncent une discrimination systémique, jugent les solutions alternatives insuffisantes et réclament des correctifs immédiats, voire des mesures réparatrices.

CANADA

• Immigration : Pierre Poilievre cible les travailleurs temporaires

Mercredi, le chef de l’opposition, Pierre Poilievre, a annoncé un plan pour supprimer les visas dont bénéficient les travailleurs étrangers temporaires.

Il a notamment affirmé que la crise du chômage – notamment chez la jeunesse canadienne – était due en partie aux travailleurs immigrants.

«Le gouvernement devrait immédiatement cesser de délivrer de nouveaux permis de TET [travailleur étranger temporaire, NDRL] et mettre fin à ce programme qui fait baisser les salaires et vole des opportunités.»

Détournement d’attention : En conférence de presse le lendemain, la députée du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jenny Kwan, a accusé le chef conservateur d’utiliser ce «moment anti-immigrant» – en référence aux actions de l’administration Trump aux États-Unis – pour rejeter la faute sur les immigrants.

À lire aussi : L’immigration, bouc émissaire de la pénurie d’emploi pour les jeunes

• «Austérité et investissements» au menu du prochain budget

Le premier ministre a réuni ses ministres cette semaine lors de la retraite du cabinet à Toronto. En ouverture, Mark Carney n’a pas caché aux médias que le budget fédéral en sera un «d’austérité et d’investissements en même temps».

Le budget fédéral sera déposé cet automne par le ministre des Finances, François-Philippe Champagne. Il visera à assainir les finances du Canada, dont le déficit pour 2025-2026 est estimé à 92 milliards selon l’institut C.D. Howe. Une estimation réaliste, selon le directeur parlementaire du budget.

Paradoxe : Le fait que l’austérité budgétaire prévue par le gouvernement côtoie des «investissements» non définis a soulevé des questions.

«C’est comme si je vous disais que j’étais au régime le matin, mais que je m’en allais manger au McDonald’s l’après-midi», a commenté Dimitri Soudas, ancien conseiller de Stephen Harper, sur les ondes de Radio-Canada jeudi matin.

En conférence de presse, Mark Carney il a promis que les transferts aux provinces et aux individus resteront intacts.

À lire : L’impopularité des taxes (chronique)

• Course à la direction du parti néodémocrate

Le NPD a lancé officiellement la course à sa direction. Le chef, Jagmeet Singh, a démissionné à la suite de la lourde défaite lors de l’élection (6 % des voix en avril). Le parti a perdu son statut officiel à la Chambre des Communes depuis, ce qui signifie qu’il n’a plus les privilèges parlementaires ni aux ressources financières associées.

Scrutin : Les membres qui éliront une ou un nouveau chef choisiront le successeur de Jagmeet Singh par scrutin préférentiel lors d’un congrès national, en mars.

Tout candidat doit recueillir au moins 10 % de signatures de jeunes de 25 ans ou moins et au moins 50 signatures dans chacune des cinq régions suivantes : l’Atlantique, le Québec, l’Ontario, les Prairies, la Colombie-Britannique et le Nord.

INTERNATIONAL

• Vigile de professionnels de la santé pour les enfants de Gaza

Samedi, devant le Parlement à Ottawa, des centaines de personnes ont participé, de 11 h à 18 h, à une longue vigile organisée par des professionnels de la santé canadiens revenus de Gaza ou mobilisés en soutien à la Palestine. Ils ont notamment rendu hommage aux près de 18 500 enfants palestiniens tués en lisant leurs noms, à l’image de la liste publiée par le Washington Post en juillet.

Témoins de l’horreur : Des soignants – dont des membres du groupe Professionnels de la santé d’Ottawa pour la Palestine – ont raconté les horreurs auxquelles ils ont été confrontés : des cas de malnutrition sévère et mortels chez les enfants, notamment des nourrissons, des mères incapables d’allaiter en raison de la famine (déclarée officiellement par l’ONU à la fin aout) ainsi qu’une absence totale de soins, en raison des bombardements ciblés du gouvernement israélien sur les hôpitaux de l’enclave palestinienne.

Un enfant palestinien arrivé au Canada après le 7 octobre 2023 a rapporté, traumatisé, avoir vu le corps mutilé d’un voisin projeté contre un mur par une explosion.

Les demandes : Le mouvement de professionnels de la santé exige du gouvernement Carney qu’il évacue d’urgence les enfants malades et blessés et qu’il suspende tous les accords commerciaux avec Israël jusqu’à la fin de l’occupation de la Palestine.

Ils demandent également que des enquêtes soient menées pour poursuivre les institutions et individus complices de crimes de guerre. Enfin, ils réclament la libération de tous les professionnels de santé emprisonnés par l’armée israélienne.

À lire : Du Canada à Gaza : des médecins dénoncent la violence coloniale

• Un projet de loi pour stopper la vente d’armes à Israël

La députée néodémocrate Jenny Kwan a annoncé jeudi qu’elle présentera un projet de loi pour demander l’élimination de la faille permettant que les armes fabriquées au Canada soient envoyées dans des pays qui violent les droits de la personne dans le monde.

Le texte ciblera les exportations d’armes vers des pays qui enfreignent ces droits et vise surtout à empêcher que le Canada continue d’exporter des armes vers Israël, pour commettre, selon elle, le génocide en cours.

Coup de chance : Le NPD a perdu son statut officiel à la Chambre des communes lors des dernières élections. Jenny Kwan a toutefois rappelé en conférence de presse jeudi qu’un tirage au sort des députés a lieu au début de chaque session parlementaire.

«Après avoir attendu dix ans, mon nom est finalement sorti assez tôt pour que je puisse déposer un projet de loi ou une motion. J’espère que mon projet de loi sera débattu dans la Chambre des communes et qu’un vote aura lieu», a-t-elle déclaré.

Relations avec les États-Unis : Un accord permet aux États-Unis d’acheter des armes fabriquées au Canada et de les envoyer dans d’autres pays. Francopresse a demandé à Jenny Kwan si son projet de loi pourrait compromettre les tentatives du gouvernement libéral d’apaiser ses relations avec le président Trump.

La députée a pris une longue pause avant d’affirmer : «Voici comment est faite la règlementation : des armes canadiennes n’ont pas besoin de permis et lorsque celles-ci arrivent en sol américain, les Américains peuvent en faire ce qu’ils veulent. Le Canada ferme les yeux sur tout cela.»

«C’est pour cela que devons stopper cette faille et assurer que les États-Unis – et n’importe quel autre pays – doivent respecter l’engagement du Canada d’honorer le Traité sur le commerce des armes» de l’Organisation des Nations Unies.