le Dimanche 27 juillet 2025
le Samedi 26 juillet 2025 6:30 Arts et culture

Surf Bay : la première série télé francophone tournée en Colombie-Britannique

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Surf Bay, côte Ouest sera diffusée sur TV5Unis au printemps 2026 et sur la plateforme Crave en 2027. Le tournage a eu lieu 26 mai au 9 juillet, principalement dans la région de Vancouver et à Tofino.  — Photo : Unis TV
Surf Bay, côte Ouest sera diffusée sur TV5Unis au printemps 2026 et sur la plateforme Crave en 2027. Le tournage a eu lieu 26 mai au 9 juillet, principalement dans la région de Vancouver et à Tofino.
Photo : Unis TV
FRANCOPRESSE – Le tournage de Surf Bay, côte Ouest s’est terminé début juillet, dans la région de Vancouver et de Tofino, en Colombie-Britannique. Entre wetsuit, éco-activisme et décors imposants, cette première série francophone tournée dans la province surfe sur des sujets d’actualité, loin des clichés.
Surf Bay : la première série télé francophone tournée en Colombie-Britannique
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«Ça vient d’une passion pour la ville de Tofino, l’Île de Vancouver, et du caractère assez unique du surf ici. Il y a aussi ce côté mystique, le brouillard en permanence», amorce le coproducteur et idéateur de la série, Anthony Cauchy, qui vit dans la région depuis plus de 15 ans.

Car si vous pensiez voir des peaux brulées par le soleil et des plages de sable chaud, passez votre chemin. Loin des clichés californiens ou hawaïens, la nouvelle série d’Unis TV s’attache à montrer le surf côté Ouest canadien, où l’eau avoisine les 14 °C en plein été et où les combinaisons vont de la tête jusqu’aux pieds.

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Tournage bilingue

Surf Bay suit le parcours d’une surfeuse renommée, Margot Swann (Camille Felton), profondément attachée à son village natal, Surf Bay. Mais lorsqu’un projet touristique menace la forêt centenaire, elle prend position, au risque de compromettre sa carrière et de se mettre à dos ses proches.

«C’est la première série dramatique filmée en français en Colombie-Britannique, donc c’est là où, d’une certaine manière, on fait déjà l’histoire», souligne fièrement Anthony Cauchy.

«On est allé chercher vraiment beaucoup de francophones sur place qui travaillaient déjà dans l’industrie», complète le réalisateur, Dominic Desjardins.

Une partie de la distribution de Surf Bay, côte Ouest. De gauche à droite et de haut en bas : Mia Wistaff, Henri Picard, Camille Felton, Karl Walcott, Jessica Heafey, France Perras, Tony Hiu Joong Giroux et Émilie Leclerc. 

Photo : Unis TV

«Il y a des francophones qui rêvaient de travailler sur un projet en français qui se sont joints à l’équipe. On a à peu près un 50 % de l’équipe qui parle français, et ça, c’est formidable parce que sur le plateau ça a créé une dynamique.»

Une dynamique où l’on passe du français à l’anglais naturellement, sans jugement. «Ça reflète bien l’identité francophone d’ici, où l’anglais fait partie de l’environnement. Les francophones se retrouvent un peu comme des aimants, à s’agglomérer ensemble par affinité naturelle», commente-t-il.

Dominic Desjardins rappelle que la ville fictive de Surf Bay n’est pas une communauté francophone, mais que ceux-ci «se sont retrouvés comme un petit noyau autour du surf professionnel». Certaines scènes ont d’ailleurs été tournées dans la langue de Shakespeare.

L’actrice québécoise Camille Felton campe le personnage de Margot Swann, une surfeuse aux ambitions olympiques. 

Photo : Unis TV

«C’était mon premier tournage en anglais!», témoigne de son côté l’actrice Camille Felton. «Ça a été un beau travail d’équipe, des deux côtés, de s’aider avec la langue.»

La Québécoise a dû relever d’autres défis pour cette production pas comme les autres, où la nature tient aussi l’un des rôles principaux.

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«Choc de nature»

Même si elles avaient, pour la plupart des séquences de surf, des doublures, les deux actrices principales – Camille Felton et Mia Wistaff – se sont quand même (littéralement) jetées à l’eau.

L’interprète de Margot n’avait jamais mis un pied sur une planche de surf et elle l’affirme sans détour : «C’est le plus gros et beau show que j’ai fait. Celui qui m’a amenée plus loin dans mon jeu, dans ma préparation d’actrice, dans le leadeurship.»

Montagne, forêts, océan : «C’est un show très riche visuellement, un choc de nature. Tous les endroits où on a tourné étaient impressionnants», appuie Dominic Desjardins.

«C’est aussi un endroit qui est connu pour la défense de l’environnement. On a décidé d’inclure cet élément-là dans la série», indique Anthony Cauchy.

«C’est un enjeu qu’on retrouve énormément au niveau local ici. On sait qu’il y a de plus en plus de touristes qui viennent en Colombie-Britannique, donc c’est toujours le dilemme entre l’essor touristique, le développement, puis la préservation de l’environnement.»

C’est justement cette vision positive que Dominic Desjardins a voulu insuffler à la série.

On pense parfois que l’éco-activisme est mêlé d’angoisse, qui fait que les gens seraient peut-être portés à être désenchantés, passifs et déprimés. Ça fait du bien de voir qu’en fait, on n’est pas passifs, on n’est pas victimes, qu’il y a moyen, en fait, de prendre les choses en main.

— Dominic Desjardins

L’équipe de tournage a elle-même essayé de réduire son empreinte carbone au maximum, avec l’aide d’une conseillère.

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Zoélie (Mia Wistaff) et Margot (Camille Felton), deux des personnages principaux de Surf Bay

Photo : Unis TV

Le surf, version canadienne

«On n’était pas en train de faire quelque chose qui se rapportait au surf qu’on voit d’habitude à la télé, décrit le réalisateur de la série, Dominic Desjardins. C’est du surf au Canada. L’océan est froid tout le temps, même l’été; on voit des sapins de la brume.»

Avant de poser sa caméra, il a regardé beaucoup de documentaires et discuté avec des professionnels qui ont l’habitude d’évoluer dans cet environnement-là. Il s’est aussi inspiré des sœurs Olin, deux surfeuses professionnelles de la région. L’une d’entre elles, Mathea, est d’ailleurs la doublure de l’actrice principale, Camille Felton.

«On est allé chercher cette expérience-là pour pouvoir être authentique et aller chercher les plus belles prises possibles dans l’océan.»

Visibilité nationale

La série marque aussi la première collaboration entre les deux diffuseurs TV5Unis et Crave, où la série sera sous-titrée en anglais. «On va pouvoir toucher le plus de monde possible à travers le Canada. Donc c’est sûr qu’au niveau de la visibilité on est gagnant», se réjouit Anthony Cauchy.

Pour Jérôme Hellio, directeur des contenus pour TV5 et Unis TV, cette série est parfaite pour la tranche d’âge de téléspectateurs qu’il vise : les jeunes de moins de 25 ans.

Le producteur Anthony Cauchy n’hésite pas à qualifier Surf Bay, côte Ouest de projet historique. 

Photo : Courtoisie

«C’est très important de soutenir la relève partout au pays en français», ajoute-t-il, citant de nouvelles boites de production comme Locomotive Media – qui coproduit Surf Bay –, fondée par Anthony Cauchy et basée à Vancouver.

«C’est un projet risqué, un projet audacieux. On mêlait action avec un tournage très serré par rapport à tout le volume de contenu qu’on devait filmer. Ça demandait une gymnastique énorme. Je ne sais pas si on y serait arrivé s’il n’y avait pas eu toute cette fierté partagée de faire ce premier projet ici en langue française», relève Anthony Cauchy.

Il espère que cette première ouvrira la voie à d’autres projets en français dans l’Ouest. «Parce qu’on sait qu’il y en a plus à l’Est, à Winnipeg par exemple, mais ici c’était assez restreint quand même.»

«Dans les différentes régions du Canada, il y a de la production francophone qui se fait. Il y a des petites familles qui se retrouvent sur le plateau. En arrivant de Toronto, j’ai rencontré ici une nouvelle famille à laquelle se sont joints des acteurs qui venaient du Québec et d’ailleurs», livre Dominic Desjardins.

Lui aussi espère que d’autres Surf Bay verront le jour, pour mettre en valeur la réalité francophone hors Québec, «qui existe, qui est forte et qui a de belles choses à raconter».

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Les dix épisodes de 23 minutes de Surf Bay, côte Ouest, coproduits par Reign Films et Locomotive Média, seront disponibles sur TV5Unis au printemps 2026 et sur la plateforme Crave en 2027.

Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Montréal

Camille Langlade

Cheffe de pupitre

Adresse électronique: