«Un défi», répète à plusieurs reprises Bill Flanagan, président de l’Université lors de l’assemblée consultative en ligne, tenue exclusivement en anglais. Un défi nommé U of A for Tomorrow que son établissement n’a pas vraiment eu le choix d’entreprendre, car il a été soumis aux coupes provinciales de 17,9 % en deux ans, soit 110 millions de dollars.
Les trois plans présentés (le modèle des collèges, le modèle hybride, le modèle de consolidation) proposent un regroupement des 18 facultés en «mégafacutés». Dans chacune de ces hypothèses, trois facultés préservent leur autonomie académique et administrative : Augustana, la faculté des études autochtones et le Campus Saint-Jean. Ces trois entités portent «une entité particulière», selon Valérie Lapointe Gagnon, professeure d’Histoire au Campus Saint-Jean. «Augustana pour sa particularité rurale, et le Campus Saint-Jean pour répondre aux besoins de la communauté francophone».
Le choix du meilleur scénario sera voté le 11 décembre. En attendant, l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) se dit satisfaite. «On est soulagés», commente Sheila Risbud. La présidente de l’association porte-parole de la francophonie précise cependant que l’ACFA est «en train d’étudier les détails», mais que «basé sur l’information qu’on a, les trois scénarios sont bons». En effet, dans tous les cas de figure, la faculté francophone resterait installée dans le bâtiment historique de Bonnie Doon, et serait dirigée par son propre doyen.
Une victoire pour la communauté francophone
L’été parait bien loin. La chute des températures est anodine, comparée à l’évolution du dossier Campus Saint-Jean sur la table de l’Université de l’Alberta. Fin juillet, six des neuf hypothèses de restructuration de l’Université pouvaient entrainer la disparition ou le déménagement du Campus Saint-Jean. Quatre mois plus tard, ces possibilités semblent avoir été balayées de la main.
Pour Valérie Lapointe Gagnon, présidente de l’ACFAS en Alberta, la campagne Sauvons Saint-Jean menée par l’ACFA depuis le mois de mai et les nombreux appuis de la communauté franco-albertaine comme des politiciens à travers tout le Canada ont joué un rôle essentiel. «Certains ne comprenaient pas l’importance de préserver l’intégrité du Campus. La campagne a amené de bons arguments sur la table».
Même constat, non sans fierté, pour celle qui préside l’association instigatrice du mouvement, Sheila Risbud.

Je crois que l’Université ne comprenait pas le rôle unique du Campus Saint-Jean. Si on n’avait pas fait cette campagne, il n’y aurait pas eu d’éveil
Toujours des défis
Pour autant, tout n’est pas rose. La professeure d’Histoire qui avait cosigné une lettre ouverte signée par plus de 900 universitaires en mai pour alerter de l’urgence au Campus Saint-Jean note que le contexte financier reste difficile. Elle rappelle le cadre de restructuration, affirmant ne jamais avoir été consultée à cet égard, et dénonce un processus de consultations mené «très rapidement».
D’ailleurs, «beaucoup de questionnements persistent, notamment sur les économies». Elle cite les services aux étudiants qui pourraient être atteints dans un contexte de centralisation, ainsi que la hausse des frais d’inscription. En effet, en 2022, les jeunes Albertains devront payer leur formation universitaire 22 % plus cher qu’en 2019.
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