le Vendredi 25 avril 2025
le Jeudi 24 avril 2025 16:00 Politique

Élection fédérale : les promesses des partis pour sortir de la crise du logement

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La construction et le cout du logement au Canada figurent parmi les questions phares de la campagne électorale.  — Photo : Anthony Fomin – Unsplash
La construction et le cout du logement au Canada figurent parmi les questions phares de la campagne électorale.
Photo : Anthony Fomin – Unsplash
FRANCOPRESSE – Le logement s’impose comme l’un des principaux enjeux de la campagne électorale. Tous les partis avancent des solutions pour répondre à la pénurie de logements, contrôler les couts et faire du rêve de devenir propriétaire une réalité.
Élection fédérale : les promesses des partis pour sortir de la crise du logement
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En février dernier, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) affirmait que le Canada a le potentiel de construire bien plus de logements qu’il ne le fait actuellement.

Mais elle rappelle aussi que le processus prend du temps : pour répondre aux besoins actuels et rendre des habitations accessibles aux ménages à revenu faible ou moyen, il pourrait encore falloir patienter jusqu’à 30 ans.

Voici une liste non exhaustive des principales mesures proposées par les partis fédéraux sur cet enjeu.

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Le Bloc québécois poussera le fédéral à revoir sa définition de «logement abordable» pour qu’il tienne compte des marchés des différentes régions. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

Construction

En plus de demander dans sa plateforme électorale un transfert sans condition au Québec de toutes les sommes investies en logement, le Bloc québécois promet de travailler à augmenter la proportion de logements hors marché à 20 %.

D’une pierre deux coups, le parti d’Yves-François Blanchet propose d’utiliser plus de bois québécois dans la construction, ce qui permettrait notamment de soutenir l’industrie forestière présentement menacée par les tarifs douaniers américains.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) se donne lui une cible de 3 millions de nouveaux logements au Canada en cinq ans. Pour y parvenir, il propose de former 100 000 travailleurs supplémentaires et de remplacer le Fonds pour accélérer la construction de logements par une stratégie nationale permanente de 16 milliards de dollars.

Or, Radio-Canada a effectué une vérification de ce plan et a conclu qu’il serait irréalisable. Cette cible dépasserait la capacité nationale en matière de construction de logements.

Mark Carney veut créer une nouvelle entité nommée «Maisons Canada». Celle-ci devait s’appeler «Bâtir Maisons Canada», mais des critiques ont poussé les libéraux à changer le nom. 

Photo : Julien Cayouette – Francopresse

Le Parti conservateur du Canada (PCC) veut accélérer la construction de logements, notamment en éliminant les barrières bureaucratiques municipales. Les villes qui ne réussiront pas à construire 15 % de logements supplémentaires par an se verront retirer leur financement fédéral à hauteur de l’écart constaté dans les objectifs. Celles qui atteignent l’objectif se verront récompensées par des primes.

Le Parti libéral du Canada (PLC) souhaite, quant à lui, doubler le rythme de construction de nouveaux logements en dix ans. Parmi les moyens proposés : accélérer l’approbation de permis et la construction grâce aux nouvelles technologies, élargir l’accès à la formation liée aux métiers de la construction et assouplir les règles de zonage.

Dans sa plateforme, le Parti vert du Canada (PVC) consacre cinq pages au logement. En matière de construction, il met surtout l’accent sur les logements hors marché, pour lesquels il propose d’éliminer la taxe sur les produits et services (TPS) appliquée aux matériaux de construction. Le parti souhaite également développer la construction de logements «adaptés aux changements climatiques».

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Abordabilité

Selon la SCHL, environ 95 % des habitations au Canada sont des logements de marché, ce qui veut dire que leurs loyers correspondent aux prix du marché et ne sont pas nécessairement abordables en fonction de la capacité de paiement des Canadiens et des Canadiennes.

Jagmeet Singh mise beaucoup sur la protection des locataires dans ses messages liés au logement. 

Photo : Marianne Dépelteau – Francopresse

Lors du débat des chefs en français, Yves-François Blanchet a parlé de baisser la spéculation sur la valeur des maisons. En misant sur le logement étudiant, le logement social, le logement abordable, il a rappelé qu’il existe des moyens de faire «des offres à bon marché».

Le NPD promet de son côté de construire 100 000 logements à loyer contrôlé d’ici 2035. Pour ce faire, il réserverait 100 % des terrains fédéraux constructibles. «On ne vend pas notre terrain fédéral, on le garde et on construit du logement abordable, 100 % de logement abordable», a précisé Jagmeet Singh lors du débat.

Le PCC s’engage à vendre 15 % des 37 000 immeubles du gouvernement fédéral pour les transformer en logements abordables. Il souhaite aussi éliminer la TPS sur la construction de logements locatifs pour stimuler leur développement.

Le Parti vert veut construire des maisons adaptées aux changements climatiques. 

Photo : CCA Sharalike

Pour le logement abordable, les libéraux s’engagent à soutenir les petits constructeurs à but non lucratif afin d’augmenter l’offre disponible. Ils parlent d’adopter une «approche communautaire» dans laquelle sera doublé le nombre de logements communautaires à but non lucratif et de logements coopératifs.

Le PVC veut tripler le nombre de logements sociaux en sept ans. Investir dans le logement abordable est l’une des grandes lignes de son plan. «Tout logement financé par des fonds publics restera abordable en permanence», lit-on dans leur plateforme.

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Accès à la propriété

Au menu bloquiste : serrer la vis aux flips immobiliers (technique qui consiste à acquérir un bien à prix réduit, à le rénover et à le revendre rapidement pour faire des profits), faciliter l’acquisition de bâtiments fédéraux par de petits organismes, rembourser la TPS sur les maisons neuves pour les premiers acheteurs. Ces derniers se verraient aussi octroyer «une aide fédérale majeure» pour leur mise de fonds si le Bloc québécois réussit à convaincre Ottawa.

Pour les premiers acheteurs, le parti propose aussi d’abolir la TPS sur les services liés à l’achat d’une propriété, comme ceux fournis par les notaires.

Le NPD rendrait l’achat d’une propriété résidentielle (sauf à but récréatif, comme un chalet) par des investisseurs étrangers définitivement interdit. Le parti souhaite par ailleurs faciliter l’accès à la propriété pour «les familles de travailleurs et de la classe moyenne», notamment en accordant des prêts hypothécaires à long terme et à faible intérêt.

Pierre Poilievre veut faciliter la construction de logements en s’attaquant à «la bureaucratie municipale».

Photo : Inès Lombardo – Francopresse

Les conservateurs veulent éliminer la taxe de vente sur les maisons neuves d’une valeur de moins de 1,3 million de dollars, afin que les acheteurs aient des paiements hypothécaires plus petits et de stimuler la construction de nouveaux logements.

Les libéraux promettent d’éliminer la TPS sur l’achat d’une première maison lorsque celle-ci vaut moins d’un million de dollars. Une réduction partielle de la taxe est prévue pour les maisons dont le prix se situe entre 1 et 1,5 million de dollars.

Comme le NPD, le PVC propose d’interdire de façon permanente l’achat des propriétés résidentielles au Canada par des intérêts étrangers. Il veut aussi supprimer la TPS sur les logements construits dans une optique d’accession abordable à la propriété. Des organismes comme Habitat pour l’humanité travaillent en ce sens.

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Type: Actualités

Actualités: Contenu fondé sur des faits, soit observés et vérifiés de première main par le ou la journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

Marianne Dépelteau

Journaliste

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