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le Jeudi 12 mai 2022 7:30 Arts et culture

La Place des Arts du Grand Sudbury enfin ouverte

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Les murs nord et sud de la Place des Arts du Grand Sudbury sont recouverts d’acier Corten, un matériel qui change de couleur au fil du temps — il était gris acier lorsqu’il a été installé il y a plus d’un an — pour prendre une couleur rouille. Il s’agit d’un hommage à la ville minière qui accueille le centre culturel.  — Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur
Les murs nord et sud de la Place des Arts du Grand Sudbury sont recouverts d’acier Corten, un matériel qui change de couleur au fil du temps — il était gris acier lorsqu’il a été installé il y a plus d’un an — pour prendre une couleur rouille. Il s’agit d’un hommage à la ville minière qui accueille le centre culturel.
Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur
LE VOYAGEUR (Ontario) – La Place des Arts du Grand Sudbury est officiellement ouverte depuis le 29 avril. La journée d’inauguration a permis d’y accueillir le public pour une première performance sur la scène de la Grande salle. Après un chant et une cérémonie de purification anichinabés, les artistes Mimi O’Bonsawin, Chloé Thériault et Robert Paquette se sont succédé.
La Place des Arts du Grand Sudbury enfin ouverte
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Le trajet a été long. Le désir pour ce lieu culturel commun était l’un des constats des États généraux de la francophonie de 2008.

Le décès subit de Paulette Gagnon, qui était âgée de 62 ans, a causé une onde de choc dans la communauté.

Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur

Tout près du but, la construction a été ralentie par de nombreux défis liés à la COVID-19. Le parcours a été parsemé d’émotions fortes, aucune plus triste que le décès prématuré de Paulette Gagnon quelques jours avant l’annonce du financement par les gouvernements. Mme Gagnon était celle qui menait la charge depuis les débuts du projet.

Certains, comme l’auteur et cofondateur des Éditions Prise de parole, Gaston Tremblay, diront que l’idée est encore plus ancienne. Il fait entre autres référence aux premières salles paroissiales ouvertes par la paroisse Ste-Anne-de-Pins dans les années 1920, dont une qui a accueilli la première Slague dans les années 1970, rénovée par le père Régimbal et la «gang de CANO».

La Grande salle de spectacle peut accueillir 299 personnes.

Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur

La Place des Arts est la cristallisation de ces désirs anciens. «C’est assez spectaculaire, j’ai été impressionné! J’aime beaucoup l’ambiance dans cette salle. Le balcon nous embrasse, ça donne un effet intime», constate M. Tremblay en fin connaisseur – il était directeur général lors de la construction du théâtre du Monument-National et de l’Agora de la danse à Montréal.

Le président sortant de la Place des Arts, Stéphane Gauthier, n’a entendu que de bons commentaires des visiteurs : «Ils parlent de chaleur, de lumière, que c’est à échelle humaine, que ça nous ressemble et tout le monde trouve quelque chose à quoi ils s’accrochent et se reconnaissent. Ça, c’est fort!»

Selon le calcul des organisateurs, 800 personnes sont passées par l’édifice le 29 avril.

Ça paraissait que les gens avaient hâte [de venir]. Je flottais sur un nuage et je sentais que tout le monde était pas mal à la même hauteur!

— Stéphane Gauthier, président sortant de la Place des Arts

Il était aussi surpris et très heureux de voir plusieurs familles de nouveaux arrivants pendant la journée familiale du 30 avril, beaucoup de gens qu’il n’avait encore jamais rencontrés.

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La Place des Arts, c’est…

  • 10 000 pi2 pour les bureaux des sept organismes fondateurs : le Carrefour francophone, le Théâtre du Nouvel-Ontario, les Éditions Prise de parole, le Centre franco-ontarien de folklore, les Concerts La Nuit sur l’étang, la Galerie du Nouvel-Ontario et le Salon du livre du Grand Sudbury ;
  • Une salle de spectacle ultramoderne de 299 places ;
  • Une boite noire de 120 places ;
  • Une galerie d’art ;
  • Un espace boutique ;
  • Un bistro avec terrasse ;
  • Une garderie axée sur les arts pouvant accueillir une quinzaine d’enfants.

Ce n’est qu’un autre départ

La cérémonie d’ouverture a été l’occasion de remercier les nombreux bailleurs de fonds, gouvernementaux, communautaires et privés.

Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur

«Il reste des choses à découvrir sur la magie du lieu», insiste Stéphane Gauthier, aussi directeur général du Carrefour francophone de Sudbury. «Je me nourris beaucoup de ce que les gens racontent sur comment ils se sentent en entrant, par rapport à l’espace.»

La construction est terminée et les organismes ont déménagé, mais ils ne sont pas encore tout à fait installés.

«On attend de vivre dans l’espace avant de nous empresser de penser que chaque chose a sa place. Et on va écouter le monde! Les gens vont nous dire ce dont ils ont besoin, ce qu’ils aimeraient voir. On vient d’ouvrir un gros laboratoire, alors on va voir ce qu’on met dans le mélangeur», illustre M. Gauthier.

Un des murs du deuxième étage est recouvert de photos du passé artistique de Sudbury.

Photo : Julien Cayouette – Le Voyageur

L’un des prochains défis sera le recrutement de personnel. Il faut trouver un libraire pour la boutique et des employés pour le centre de la petite enfance au deuxième étage.

Le Carrefour francophone est déjà aux prises avec une pénurie de personnel dans ses autres garderies, un problème qui se reproduit pour les camps d’été. Stéphane Gauthier a bon espoir que la fin de l’année scolaire apporte un nouveau groupe d’éducatrices en petite enfance.

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Ce qu’ils en disent

«Je n’ai pas de mot pour dire comment je suis émerveillée. Je ne peux pas croire que c’est chez nous, c’est notre place! Moi aussi, je me demandais si on y arriverait, mais là, c’est le bonheur parfait. Je m’attendais à beaucoup de créativité et j’en ai pour mon argent.»

— Jacqueline Gauthier, ancienne directrice des Concerts La Nuit sur l’étang

«Faut que je dise juste des mots en français? Parce que celui qui me vient en tête c’est : amazing. C’est un chef-d’œuvre! C’est tellement un honneur de faire partie des gens francophones qui appuient la Place des Arts dans toutes ses activités. Ça va être plaisant d’aller à un seul endroit pour les concerts, les pièces de théâtre…»

— Paul-André Gauthier, donateur

«Le théâtre est très beau, il est extraordinaire! Je trouve qu’ils ont fait un beau travail. C’est très intime. Il y a de la place pour beaucoup de monde et ça demeure très intime.»

— Robert Marinier, auteur originaire de Sudbury

«Je suis renversé, vraiment. J’ai suivi les péripéties et ils ont dû faire des compromis sur l’espace. Je m’attendais à voir des espaces tellement plus petits qu’ils ne seraient presque plus fonctionnels. Au contraire, c’est aéré, c’est accueillant. Je suis ébloui! J’ai hâte de revenir, entre autres pour le Salon du livre, et de voir comment la communauté va s’intégrer à la bâtisse. On peut être fiers en tant que francophones de s’être mis en évidence comme ça, en plein centre-ville.»

— Denis St-Jules, cofondateur des Éditions Prise de Parole