L’année 2022 marque le 40e anniversaire du drapeau franco-albertain. Celui-ci a d’ailleurs été hissé au lever du jour, le 29 mars, selon le communiqué de presse de l’ACFA régionale de Calgary. Il a trôné fièrement sur le parvis de l’hôtel de ville, mais pour une période de 24 heures seulement.
Une démarche dont Marie-Thérèse Nickel, directrice régionale de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) régionale de Calgary, est fière, mais elle espère davantage. «On aurait bien aimé voir s’il y avait moyen de faire accepter le drapeau franco-albertain dans la salle du conseil municipal pour qu’il y reste à l’année.»
La prise de parole de l’ACFA régionale limitée à cinq minutes
Lors de cette réunion du conseil municipal, l’ACFA régionale a été invitée afin d’expliquer les enjeux de la francophonie à Calgary. Accueilli en français par le conseiller Courtney Walcott, Charles Brochu, président du conseil d’administration de l’ACFA régionale de Calgary, a tenu un discours sur l’importance de la langue dans la ville.

De gauche à droite : Charles Brochu, président de l’ACFA régionale de Calgary, la mairesse Jyoti Gondek, Marie-Thérèse Nickel, directrice de l’ACFA régionale, et Courtney Walcott, conseiller municipal.
Il a été question, entre autres, de la promotion de l’immigration francophone avec l’Initiative des communautés francophones accueillantes. Ce projet pilote regroupe 14 communautés de partout au Canada, sauf au Québec dont Clare (Nouvelle-Écosse), Sudbury (Ontario) et Prince George (Colombie-Britannique). Le but est de faciliter les échanges entre les nouveaux arrivants et la communauté grâce à des services et des ateliers organisés par diverses associations.
Il était important pour la directrice de l’ACFA régionale de Calgary de mentionner ce projet, selon Charles Brochu : «On voulait aussi leur montrer les priorités fédérales, provinciales et territoriales sur l’immigration francophone au Canada et faire comprendre que Calgary a été nommée depuis 2018 par le gouvernement fédéral comme une communauté francophone accueillante.»
Cependant, le temps parole des membres de l’ACFA était limité à cinq minutes. «On voulait discuter d’autres thèmes, mais les conseillers nous ont avisés de ne pas parler de 10 000 sujets, car rien ne sera retenu!»
«Il était important de présenter la francophonie, de démontrer sa force que ce soit au niveau de l’éducation, de l’économie ou encore de l’histoire du quartier Rouleauville. On voulait faire connaître l’ACFA, mais aussi Francophonie Calgary qui regroupe 30 organismes qui œuvrent au service en français dans la grande région de Calgary, dont les services régionaux et provinciaux», précise Marie-Thérèse Nickel.
Un discours qui n’est pas passé inaperçu
Pour remercier le conseil municipal, Charles Brochu et Marie-Thérèse Nickel ont offert aux conseillers en cadeau le livre Rouleauville: The Cradle of Calgary, Pre-1899 to 1907 and Beyond écrit par Suzanne de Courville Nicol. Cette dernière a d’ailleurs réagi à la prise de parole de la mairesse. «J’ai regardé cela en ligne et j’ai trouvé ça extraordinaire. Elle a aussi commencé la séance en français, ce qui est du jamais vu. C’est vraiment un signe de respect de parler en français.»
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Suzanne de Courville Nicol, présidente et fondatrice du Bureau de visibilité de Calgary.
Présidente et fondatrice du Bureau de visibilité de Calgary (BVC), Suzanne De Courville Nicol est une fervente de la francophonie en Alberta. C’est d’ailleurs l’un des principaux buts du BVC que d’accroître la visibilité de la francophonie calgarienne. Alors, face aux déclarations de la mairesse, cette francophone n’a pu contenir sa joie. «La proclamation, c’était une première, du jamais vu, et c’était vraiment une reconnaissance très officielle de la francophonie de Calgary et de la place qui lui revient.»
D’autres mesures à mettre en place
Cependant, Suzanne de Courville Nicol sait qu’il ne faut pas arrêter de faire des efforts. «La ville a besoin d’inculquer la francophonie et de reconnaître son importance, son histoire.» Elle croit que le conseil municipal devrait accorder une place au drapeau franco-albertain : «C’est un emblème de l’Alberta et il devrait être au sein de la salle du conseil comme les autres drapeaux, c’est donc une autre chose à poursuivre».
L’ACFA régionale est d’ailleurs d’accord sur ce point et ne compte pas en rester là.
Ce qu’on aimerait bien, c’est de voir s’il y aurait un moyen de mettre un petit comité en place avec la municipalité pour pouvoir continuer à discuter des affaires francophones et de la francophonie de la région.
Une initiative qui ne s’annonce pas aussi simple. «On va continuer à travailler avec les deux conseillers municipaux avec qui nous avons été en contact, Courtney Walcott et Andre Chabot, et qui nous ont aidés à pouvoir avoir cette opportunité», insiste Marie-Thérèse Nickel qui ne perd pas espoir. Elle conclut, «les négociations et discussions vont donc continuer».