Le partage de rites et de coutumes forge les personnalités des gens qui les pratiquent et qui y sont exposés. Le respect de ces traditions nous aide à mieux comprendre d’où nous venons et, avec un peu de chance, où nous allons.

Elisapie, l’une des porte-paroles de l’édition 2022 des RVF, aspire à transmettre les traditions de sa culture à ses propres enfants tout en acceptant qu’ils soient des citoyens du monde.
Ce sont certains des constats dressés par les porte-paroles des Rendez-vous de la francophonie (RVF) 2022, soit l’autrice-compositrice-interprète, actrice, réalisatrice, productrice, présentatrice et activiste inuite Elisapie et l’humoriste québécois d’origine marocaine Neev.
Pour Elisapie, qui est originaire du village de Salluit dans le Nord québécois, définir ce que sont les traditions inuites est un défi.
«Ce sont des choses qu’on garde depuis longtemps, qu’on veut passer à nos jeunes, à nos enfants, explique-t-elle. Je pense qu’on a un regard assez limité sur les traditions autochtones en général, surtout pour les Inuits.»
«Il ne faut pas oublier que les Inuits se sont toujours adaptés à leur environnement. Ils ont migré de loin. C’étaient des semi-nomades. Ils ont toujours ressenti le besoin de bouger, de transformer, d’inventer. Je les appelle les ingénieurs de ce monde! Ce sont des gens avec beaucoup d’imagination et de savoir-faire. J’ai envie de parler de ces traditions qui sont d’inventer, de réinventer et de s’adapter», souligne la co-porte-parole.
Ayant vu le jour à Montréal, ville où il habite toujours, Neev se définit quant à lui sous plusieurs identités : canadienne, québécoise, marocaine, française et juive.
Les traditions que j’observe sont un mélange de beaucoup de choses, raconte-t-il. J’ai plusieurs identités très fortes. Mes parents sont du Maroc, la famille de mon père est répertoriée dans des registres de la ville de Fez depuis 400 ans, peut-être même avant. Puis, étant juif, il y a tout ce bagage à la fois religieux aussi associé à un peuple. Alors, ce sont deux identités très fortes dans lesquelles on a été élevés et que je garde aujourd’hui.
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Une histoire de famille
La famille, selon eux, est la principale source de propagation des traditions. Elisapie et Neev sont des parents conscients des enseignements qu’ils prodiguent à leurs enfants.
«Mes enfants seront des gens du Sud, raconte Elisapie. Ils sont métissés. J’essaie d’être très honnête avec eux, d’en faire des êtres humains qui sont conscients de qui nous sommes, de notre vision, de notre rythme.»
«C’est aussi la façon dont j’ai été élevée. Mon rythme à moi, ma façon de penser, ils les ont en eux. Mes parents sont décédés, donc la transmission est moins évidente quand tu es toute seule. Imagine si mes enfants avaient des papis, des mamies qui leur donnaient des nouvelles! Ce serait autre chose. Je suis un peu une orpheline et je dois accepter qu’ils soient des enfants de la planète», raconte l’artiste.

L’humoriste Neev se dit impressionné par le combat mené par les francophones aux quatre coins du pays pour assurer la survie et le respect de leur langue et de leur culture.
Inspiré par la culture judéo-arabe-européenne qui a façonné la vie de ses parents et la sienne, Neev tient à ce que son fils comprenne d’où il vient.
«À Hanoucca, on allume les chandelles et j’explique à mon fils, voilà, ça c’est nous! S’il le voit depuis qu’il est bébé, il va s’y identifier. Il va chercher ce que ça veut dire», dit-il.
«Ça fait partie de notre identité en tant que Juifs de défendre notre existence à tout moment de l’Histoire. Les traditions sont importantes, parce que c’est amusant. Sache d’où tu viens, ça va te faire comprendre plein de trucs après», philosophe l’humoriste.
Fiers de rassembler les francophones
Les porte-paroles 2022 des Rendez-vous de la francophonie sont très familiers avec l’évènement.
Elisapie a été porte-parole en 2016 et a offert quelques prestations artistiques dans le cadre des RVF. Neev fait partie de la Tournée d’humour des RVF depuis plus de sept ans, ce qui l’a mené dans toutes les provinces et tous les territoires.
Tous deux perçoivent des liens entre les traditions et les manifestations culturelles offertes par les RVF.
On oublie souvent que nous sommes tous liés. Ce que j’aime, c’est que tout le monde apprend des choses également. Il y a ce grand sentiment d’ouverture. Les francophones du Canada sont des gens très débrouillards, très fiers!
Neev a été très touché lors de ses voyages par les combats menés par les diverses francophonies du pays. Il parle avec admiration des Acadiens, des Franco-Manitobains et des francophones du Nunavut qui travaillent dur pour conserver et promouvoir leur langue et leur culture.

La 24e édition des RVF se déroulera du 1er au 31 mars sous le thème «Ces traditions qui forgent les identités».
«Ce qui m’attire le plus dans les RVF, c’est cette communion autour d’une même caractéristique : la francophonie, précise-t-il. Les différentes mœurs, les traditions, les différentes façons de vivre le français. Tu arrives en Acadie, tu vois le vrai combat de la langue, tu vois leur histoire, ils te l’expliquent! Tu arrives au Manitoba, Louis Riel, ça va loin en arrière. Cette fierté, ce combat m’impressionnent.»
Elisapie voit dans les RVF une occasion d’apprendre les uns des autres. «On a beaucoup de choses à partager», souligne-t-elle.
Neev abonde dans le même sens. Il est d’avis que langue et culture sont indissociables. «Tu vas consommer de l’art, de la littérature et des chansons qui peuvent t’émouvoir. Il y a cette fierté, cette carte à jouer», conclut-il.
La 24e édition des Rendez-vous de la francophonie se déroulera du 1er au 31 mars sous le thème «Ces traditions qui forgent les identités». Pour se préparer à l’évènement, les RVF vous invitent à participer au concours Délicieuses traditions en partageant votre recette traditionnelle préférée d’ici le 22 février.
Contenu commandité par les Rendez-vous de la francophonie.