La dernière entente de principe conclue en décembre 2019 entre l’Université du Yukon et l’AFY ne laissait aucune zone grise. Il faut «augmenter les services en français de cette institution et développer un plan d’action commun pour répondre aux besoins de la communauté en matière d’éducation postsecondaire», affirme Isabelle Salesse, directrice de l’AFY.
Depuis 2019, les rencontres mensuelles avec des membres du Conseil des gouverneurs permettent un suivi rigoureux des progrès réalisés.
La dernière, qui a eu lieu à la fin février, a été positive : «On va de l’avant avec les différents points qu’on avait déjà identifiés. On sent une volonté de leur part de continuer de travailler avec nous», se réjouit Stéphanie Bourret, gestionnaire de formation à l’AFY.
Et le travail s’avère colossal. Quand l’Université du Yukon a lancé un appel de communication afin de sonder la population pour l’établissement du plan stratégique, l’AFY a ciblé trois points importants : «On s’attendrait à voir un élément d’augmentation des services en français, un axe pour développer des partenariats avec des universités offrant des programmes en français et un élément de consultation auprès de la communauté francophone», explique Isabelle Salesse.
Selon elle, la communication stratégique de l’établissement postsecondaire aurait représenté une belle occasion pour l’établissement de sonder la communauté francophone, si elle avait été envoyée également en français.
Questionnée à ce sujet, Erica Bourdon, directrice de département de l’université, assure que les prochaines communications seront aussi consultables en français.
L’intention au départ était simplement de rejoindre le plus de communautés possible, c’est pour cela que c’était en anglais.
Ambitions à court terme
«Nous avons beaucoup à faire, mais avoir un plan de travail précis change la donne», s’enthousiasme Erica Bourdon. D’abord, la possibilité de proposer un cours dispensé en français, d’ici l’automne, figure au sommet de sa liste de priorités.
Si offrir une formation complète en français demeure difficilement réalisable d’ici la prochaine rentrée scolaire, avoir un cours de mathématiques, de sociologie ou de psychologie en français reste sur la table.
Pour Isabelle Salesse, une formation plus complète reste dans la ligne de mire, d’ici quelques années : «Je ne pense pas que c’est un trop gros pas, c’est vers là qu’on veut aller. Si des étudiantes ou étudiants francophones veulent étudier en français, et qu’ils peuvent le faire au Yukon, ou au moins en partie, ce serait vraiment quelque chose d’extraordinaire.»
Pour Stéphanie Bourret, il faut s’assurer que davantage de formation non créditée, soit de la formation continue et de développement professionnel, soit offerte dans la langue de Molière le plus rapidement possible.
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Cette dernière attend les résultats de l’étude des besoins au niveau postsecondaire lancée ce mois-ci pour confirmer les attentes et les besoins des étudiantes et étudiants.
D’autre part, l’Université du Yukon souhaite devenir membre de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) dans la prochaine année, ce qui lui «permettrait de développer des cours et des programmes en français en partenariat avec l’association», explique Erica Bourdon.
L’AFY est déjà partenaire de l’ACUFC et s’inspirera des bonnes pratiques des 22 collèges et universités membres afin de favoriser l’inclusion des deux langues officielles au sein de l’établissement.
D’autres objectifs sont aussi prévus à court terme pour l’ancien collège, tels que d’inclure le bilinguisme comme une compétence importante à posséder lorsque des offres d’emplois sont affichées et de traduire en priorité certaines pages du site Web de l’université susceptibles d’être consultées par la communauté francophone.
Une place autour de la table
Lors de la dernière réunion, Isabelle Salesse a aussi formulé le souhait que figure «une personne représentante de la perspective francophone au Conseil des gouverneurs, recommandée par l’AFY, pour s’assurer que les francophones ne sont pas oublié. es autour de la table, au niveau de la gouvernance».
Représentant. es du public, des Premières Nations, des communautés rurales et de la communauté étudiante : sur les 19 personnes du Conseil des gouverneurs de l’université, aucune ne siège afin de représenter spécifiquement la communauté francophone. «C’est dans nos plans», rappelle Stéphanie Bourret.
Si Erica Bourdon ne croit pas qu’il y ait eu un manque lors de la création du Conseil des gouverneurs, elle reconnait que cette conversation devra se poursuivre, tout comme plusieurs autres, ce qui est loin de décourager la directrice de département : «Depuis la dernière entente de principe, nous sommes vraiment excités, nous avons déjà accompli beaucoup de choses et je crois que la collaboration n’a jamais été aussi efficace.»