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le Mercredi 18 août 2021 11:16 Politique

Au Nouveau-Brunswick, un nouveau centre fédéral pour mousser l’immigration francophone

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L’annonce de financement de ce centre d’innovation s’est déroulée à Dieppe vendredi matin. Le maire Yvon Lapierre (en photo) espère que le bureau d’immigration sera situé dans sa communauté. — Alexandre Boudreau
L’annonce de financement de ce centre d’innovation s’est déroulée à Dieppe vendredi matin. Le maire Yvon Lapierre (en photo) espère que le bureau d’immigration sera situé dans sa communauté.
Alexandre Boudreau
ACADIE NOUVELLE (Nouveau-Brunswick) – Le gouvernement fédéral compte mettre en place un centre d’innovation en matière d’immigration francophone et de prospérité économique pour aider le Nouveau-Brunswick à attirer davantage de nouveaux arrivants francophones.
Au Nouveau-Brunswick, un nouveau centre fédéral pour mousser l’immigration francophone
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À noter que ce texte a été écrit avant le déclenchement des élections fédérales.

L’annonce est tombée le 13 aout. Ottawa entend injecter 12,9 M$ sur quatre ans dans cette initiative à compter de l’exercice financier 2022-2023, puis 6 M$ annuellement de façon permanente.

«Le mandat précis sera de recruter, intégrer et évidemment retenir des immigrants francophones ici au Nouveau-Brunswick», affirme le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc.

Il mentionne que ce bureau aura une approche axée sur la «clientèle» et qu’il sera accessible pour les familles de la région et pour les entrepreneurs qui font du recrutement.

Le centre ouvrira ses portes au début 2022, d’ici cinq ou six mois, selon le ministre LeBlanc. Une équipe de 30 à 40 fonctionnaires fédéraux à temps plein y travaillera.

Il sera plus facile d’avoir l’oreille d’un fonctionnaire d’Immigration Canada lorsque ce nouveau centre sera complété, estime Dominic LeBlanc.

Il y aura des gens sur place ici qui auront l’autorité d’approuver des dossiers, alors ce sera une façon très directe pour les gens d’avoir un contact avec des agents d’immigration sur des dossiers particuliers.

— Dominic LeBlanc

Le centre d’innovation aura aussi la responsabilité de faire de la recherche sur le recrutement en milieu minoritaire francophone, ce qui ne faisait pas partie du mandat de l’ancien bureau d’IRCC qui était situé à Moncton jusqu’à sa fermeture sous le gouvernement de Stephen Harper, en 2012.

«Il est très important de s’assurer que le centre en question va aussi faire de la recherche pour comprendre l’expérience des immigrants francophones au Canada et particulièrement ici au Nouveau-Brunswick. Souvent, ils font face à des obstacles, on (les attire) ici, mais parfois ils ne vont pas rester, alors c’est très important que la recherche soit faite pour comprendre les obstacles», affirme Ginette Petitpas-Taylor, députée de Moncton-Riverview-Dieppe, qui dit avoir travaillé pour l’ouverture de ce nouveau centre au cours de la dernière année.

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Attirer davantage de nouveaux arrivants francophones

L’appel d’offres n’est pas encore lancé, mais les bureaux seront situés dans le Sud-Est, dans le but d’aider la province à atteindre ses objectifs «ambitieux» en matière d’immigration francophone, selon un communiqué.

Le Nouveau-Brunswick s’est lancé le défi d’accueillir 33 % d’immigrants francophones d’ici 2024.

Avant de se donner cet objectif, le Nouveau-Brunswick visait plutôt à atteindre 33 % d’immigrants francophones d’ici 2020, mais a raté sa cible.

D’après Dominic LeBlanc, ce centre d’innovation permettra aussi au gouvernement fédéral de travailler avec les municipalités ainsi qu’avec des organismes tels que la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick et l’Association multiculturelle du Grand Moncton pour attirer davantage de nouveaux arrivants francophones.

Le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Alexandre Cédric-Doucet, a récemment évoqué l’espoir que le gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick négocie davantage de compétences en matière d’immigration afin de pouvoir augmenter le taux d’immigrants francophones (la cible préconisée par la SANB est de 50 % de francophones, et pas seulement de 33 %).

Toutefois, selon Dominic LeBlanc, c’est hors de question.

Nous n’avons pas du tout l’intention de céder le dossier [au premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs]. Il n’y a aucune intention de céder ce pouvoir fédéral au gouvernement de M. Higgs, on va travailler avec la SANB et la société civile acadienne afin de faire le travail qui s’impose du gouvernement fédéral, mais c’est une juridiction fédérale, et on a l’intention de bien l’exercer.

— Dominic LeBlanc

L’annonce de financement de ce centre d’innovation s’est déroulée à Dieppe vendredi matin. Le maire Yvon Lapierre espère que le bureau d’immigration sera situé dans sa communauté.

Selon lui, ce projet est «une partie de la solution» pour rendre le Nouveau-Brunswick attrayant à long terme pour les immigrants francophones.

Mais d’autres intervenants devront aussi mettre la main à la pâte, d’après lui.

La province doit agir dans le dossier de la reconnaissance des compétences des gens et des diplômes.

— Yvon Lapierre, maire de Dieppe, au Nouveau-Brunswick

Il estime que les milieux éducatifs francophones qui font du recrutement à l’international doivent préciser aux nouveaux arrivants que l’usage de l’anglais est souvent un prérequis pour décrocher un emploi.

«On sait qu’on est une région bilingue, on veut faire la promotion du français, mais quand on invite des gens chez nous, ça serait bien qu’ils restent. Je trouve ça frustrant qu’on ne donne peut-être pas l’heure juste aux immigrants qui viennent ici. Il faut malheureusement admettre qu’une personne francophone au Nouveau-Brunswick a beaucoup plus de difficulté à se trouver du travail si elle n’est pas bilingue», détaille le maire, qui espère que le centre annoncé vendredi 13 aout aidera à améliorer la communication.