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le Vendredi 2 octobre 2020 13:02 Sciences et environnement

Des excréments d’ours qui contribuent à la conservation de l’espèce

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Le kit d’échantillonnage comprend un contenant hermétique à identifier, un bâton de bois et une paire de gants. — Lucile Fressigné
Le kit d’échantillonnage comprend un contenant hermétique à identifier, un bâton de bois et une paire de gants.
Lucile Fressigné
AURORE BORÉALE (Yukon) – Dotée d’une expertise en génétique qu’elle a acquise durant son doctorat en biologie cellulaire et moléculaire, Lucile Fressigné a lancé cet été le projet de sciences participatif OURS qui cherche à mettre à jour les données sur les populations de grizzlis et d’ours noirs du Yukon.
Des excréments d’ours qui contribuent à la conservation de l’espèce
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Le projet de recherche, réalisé en partenariat avec l’université Queen’s, en Ontario, servira ainsi à mettre au point une nouvelle méthode prometteuse visant à extraire et séquencer l’ADN des ours à partir de leurs excréments. Non invasive et relativement peu couteuse, cette méthode présente l’avantage de fournir de précieuses informations sur les populations actuelles.

«Les données recueillies par cette technique sont très riches. Elles nous informent notamment sur la distribution spatiale et temporelle des individus, mais aussi sur leur diète, ce que d’autres techniques non invasives comme celle basée sur la récupération des poils ne permettent pas», précise la biologiste.

Courtoisie

Un recensement basé sur des données scientifiques

La nécessité d’effectuer un nouveau recensement est née d’une recommandation du gouvernement du Yukon et du Conseil de gestion des pêches et de la faune, énoncée dans leur plus récent Plan de conservation des grizzlis.

Cette recommandation adresse l’importance d’une actualisation des estimations historiques quant aux populations du territoire, dont les plus récentes datent d’il y a près d’une quarantaine d’années.

Depuis 2018, le grizzli a été ajouté à la liste des espèces préoccupantes. Pour assurer sa conservation, il est important de mettre en place des méthodes qui vont nous permettre d’évaluer et de suivre l’évolution de la population à l’aide de données scientifiques crédibles plutôt que de se tourner vers les estimations datées dont nous disposons actuellement.

— Lucile Fressigné, biologiste

Les résultats pourraient par exemple être utilisés pour ajuster des quotas de chasse ou encore pour établir des zones protégées pour l’animal, de façon à réduire le risque de conflit humain-ours.

D’autres groupes d’individus ont aussi démontré leur intérêt vis-à-vis de l’étude. C’est notamment le cas de la Première Nation Kwanlin Dün qui a rapidement proposé de venir en aide au projet OURS.

«Ils souhaitaient évaluer la population d’ours sur leur territoire, notamment aux alentours de Fish Lake, et en apprendre plus sur leur régime alimentaire», explique Mme Fressigné. Savoir si ces mammifères sont prédateurs de caribous et d’orignaux pourrait influencer les activités traditionnelles des membres de la Première Nation.

Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal l’Aurore boréale