Les spectacles «vitrines», traditionnellement accessibles au grand public, ont été préenregistrés – en cherchant à «reproduire le plus possible les conditions du live», précise le directeur général de Réseau Ontario (RO), Martin Arseneau. Ainsi, le public peut tout de même apprécier, les trois prochains soirs, une série de performances entrecoupées d’interventions live, en compagnie d’un animateur installé au centre des arts Shenkman.
Pour les artistes comme pour les délégués invités à les découvrir, «ce sera tout de même une belle édition», promet Réseau Ontario.
Pendant quasiment un an, l’organisme qui chapeaute ce «grand marché des arts de la scène» a mis les bouchées doubles pour «relever les défis techniques» et s’adapter à ce nouvel environnement numérique.
Même si elle perd le charme du live, cette édition permet en revanche d’accroitre la visibilité des artistes.
En effet, plus d’une vingtaine de diffuseurs d’Europe et d’Afrique assistent aux prestations depuis chez eux, par le truchement d’Internet, alors «qu’il était couteux pour l’organisme de faire venir ces délégués internationaux à Ottawa et de les loger à l’hôtel», rappelle M. Arseneau.
Cette année, il faut se contenter de la présence virtuelle du public, mais la mission première de RO — à savoir le rayonnement des arts de la scène francophones, notamment en aidant les artistes à convaincre les diffuseurs de leur ouvrir des espaces de diffusion à long terme — «s’en trouve grandement facilitée», estime-t-il.
Plus de possibilités internationales
«Malgré les défis phénoménaux de cette édition virtuelle, le produit final va être très bien», assure-t-il en rappelant que le succès de Contact Ontarois se juge moins par la présence du public – qu’il soit en ligne ou assis en salle – que sur l’impact des concerts sur les délégués, et les contrats de diffusion qui en découlent.
«Pour nous, l’important c’est de maximiser l’impact des artistes qui viennent se produire à Contact Ontarois», note le directeur-général.

À ce titre, M. Arseneau se montre très confiant, car «on a plus que doublé» le nombre de délégués internationaux : «On a 25 ou 26 inscriptions de France, de Belgique et d’Afrique», qui s’ajouteront aux représentants de la quarantaine de diffuseurs et partenaires canadiens.
Il s’agit de personnes «que nos budgets ne nous permettraient pas toujours d’inviter, normalement», reconnait-il. «Ou des gens qui nous disaient : “On vous aime beaucoup, mais on ne pourra pas être là.” Cette fois, ils vont pouvoir découvrir le potentiel de nos artistes»… Et, idéalement, les inviter chez eux, outremer.
Parmi les représentants d’organismes avec lesquels RO a signé ou négocié de récents partenariats, M. Arseneau mentionne le festival Changer d’Air, organisé en banlieue de Lyon, en France, ou le festival d’humour Le Voo Rire, tenu à Liège en Belgique – et approché pour faire rayonner les humoristes émergents et le concours LOL, réservé aux adolescents.
La nouvelle approche virtuelle de RO ne constitue pas une pression supplémentaire sur les finances de l’organisme, qui notamment a pu économiser sur l’accueil et l’hébergement de ses délégués.
«C’est un montage financier différent ; on a juste déplacé des budgets», estime M. Arseneau, qui a ainsi pu embaucher «de nombreux techniciens». «On a quand même eu un appui adéquat du gouvernement pour nous permettre de nous transformer dans cette période COVID», en plus de bénéficier des fonds d’urgence accordés à l’industrie.
40e anniversaire
Comme l’édition 2021 de Contact Ontarois est aussi la 40e de l’organisme, « on avait d’abord envisagé de souligner l’anniversaire en grande pompe, souligne M. Arseneau. On avait par exemple prévu un cabaret de l’humour, des vitrines pour la petite enfance, on s’apprêtait à proposer des vitrines extérieures dans le parc devant l’hôtel de ville d’Ottawa. On avait aussi prévu d’organiser des flashmobs.»
La COVID-19 s’est étirée et a contraint l’organisme «à revoir complètement ses plans», témoigne M. Arseneau. RO a d’abord envisagé de tenir une édition hybride, à la fois en virtuel et en présentiel, avant de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
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