L’album a été enregistré en octobre dernier à Abram-Village, à l’Île-du-Prince-Édouard, sous la direction de Rémi Arsenault.
«Je n’avais jamais travaillé avec lui. C’est un ami commun qui nous a mis en contact. Il a tout de suite compris ce que je cherchais», dit Riel Gallant, qui est très satisfait du résultat de son album.
«Je n’avais jamais même pensé qu’un jour mes chansons seraient enregistrées de cette façon-là», lance l’artiste.

Robbie Gallant lors de la séance d’enregistrement dans l’ancien Club 50 à Abram-Village (Î.-P.-É.), transformé en studio pendant deux semaines en octobre 2021.
La musique dans le sang
Riel Gallant est le fils de Paul D. Gallant et le frère d’Adrienne, tous deux des musiciens connus de l’Île-du-Prince-Édouard. En fait, presque tous les membres de sa famille font de la musique.
En grandissant, Riel Gallant trouvait qu’il y avait assez de musiciens dans la famille. C’est surtout dans la vingtaine qu’il a commencé à jouer, toujours pour le plaisir, avec ses deux amis de toujours, qui sont musiciens, Shane Arsenault et Robbie Gallant.
«J’écrivais des chansons. Shane et Robbie m’encourageaient à continuer», raconte-t-il.
Son départ pour le Nunavut en 2013 a mis fin, du moins le croyait-il, à ses aspirations musicales. Mais une fois qu’il a été installé à Iqaluit, la musique est revenue dans sa vie.
«J’ai trouvé des occasions de jouer dans des groupes. J’ai même été le batteur d’un groupe qui chantait juste en inuktitut. Chaque fois que je revenais dans la région Évangéline [à l’Île-du-Prince-Édouard], je jouais avec Shane et Robbie. On a toujours gardé contact», dit le musicien, chanteur et auteur-compositeur.

Équipe d’enregistrement de l’album Yousque l’hell (de g. à d.) : Robbie Gallant, Shane Arsenault, Rémi Arsenault, Dave White et Riel Gallant.
Inspiré par Les Chiens de ruelles
À Iqaluit, il y a une communauté francophone passablement active qui programme des spectacles de bon calibre, quand la pandémie ne fait pas des siennes.
En 2019, Riel Gallant a été franchement impressionné par un groupe appelé Les Chiens de ruelles.
Les membres de ce groupe faisaient de la musique à leur gré, et cela a été une source d’inspiration pour Riel Gallant et un autre musicien avec qui il jouait de temps à autre, Dave White.
«J’ai continué à écrire des chansons, dans ma langue à moi, sans me préoccuper des règles», confie-t-il.
Il avoue qu’il avait «essayé d’écrire en anglais, mais ça ne venait pas. Je ne souhaitais pas faire des chansons sur le modèle qui joue à la radio. Je voulais faire mes propres chansons, dans ma langue à moi, mon “chiac”.»
Il est heureux que cela lui ait «donné une grande liberté de création pour les paroles et aussi pour la musique».
Avec Dave White, Riel Gallant a fait une maquette maison de son album, en pleine pandémie. «C’est Dave qui m’a encouragé à présenter une demande de financement au gouvernement du Nunavut. J’ai fait la demande, elle a été approuvée, mais entretemps, Dave est retourné à Terre-Neuve», affirme-t-il
«Je parlais de ça avec Shane [Arsenault] et c’est lui qui m’a suggéré de communiquer avec Rémi Arsenault», explique Riel Gallant.
Yousque l’hell

L’album Yousque l’hell est sur le marché depuis le 2 janvier.
L’album qui est né de cette démarche a pour titre Yousque l’hell.
La photo de la pochette montre un conteneur qui semble perdu dans une nature aride. Riel Gallant explique qu’à Iqaluit, il y a des conteneurs partout.
Vu l’absence de routes, les marchandises arrivent par bateau, dans ces grosses boites de métal. «Par ici, on appelle ça des “Sea Cans”», dit-il.
«J’en ai une en arrière de chez moi. Je l’utilise comme entrepôt. Quand il ne fait pas trop froid, c’est mon atelier. Et aussi, c’est là que je joue de la musique», ajoute-t-il.
Riel Gallant précise que «c’est pour ça que mon nom d’artiste c’est Aubin pi la scb : Aubin, parce que mes deux grands-pères s’appelaient Aubin et scb pour Sea Can Band».
Les membres du groupe scb qui ont participé à l’enregistrement du disque sont Shane Arsenault, Robbie Gallant et Dave White, qui a passé quatre jours à l’Île-du-Prince-Édouard pour ce projet.
En plus de son rôle technique, Rémi Arsenault a ajouté plusieurs instruments à l’album, et les voix supplémentaires ont été assurées par Adrienne Gallant et Caroline Bernard.
Riel Gallant aimerait bien faire des spectacles de lancement de son album, autant à Iqaluit (avec la scb), qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, mais la COVID complique encore les choses. À suivre.