Les Franco-Colombiens ont très peu espoir de se faire entendre dans cette campagne électorale, selon la directrice générale de la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB), Marie-Andrée Asselin. Elle en est convaincue.
«Ce serait une surprise s’il y avait un enjeu typiquement francophone qui ressortait durant la campagne», rapporte-t-elle.
Selon Mme Asselin, «ni un parti ni l’autre ne se démarque pour les francophones, jusqu’à maintenant en tout cas».

La Colombie-Britannique est la seule province au pays sans politique ni loi sur les services en français et cela ne changera pas de sitôt, abonde la présidente de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), Padminee Chundunsing, qui s’exprimait avant la sortie des programmes électoraux.
Je suis à peu près certaine qu’aucun programme électoral ne mentionnera les droits linguistiques et les langues officielles, qui sont perçus comme un problème [exclusif à] l’Est du pays. J’espère que je me trompe!
En attente d’une politique sur les services en français
L’enjeu prioritaire de la communauté serait de voir la province adopter une politique sur les services en français qui établirait les balises des engagements du gouvernement envers les francophones de la province, comme on peut le voir ailleurs au pays.
«Ça devrait être une priorité pour le prochain gouvernement», souligne Mme Asselin.
Une telle politique simplifierait la vie de plusieurs citoyens, comme celle du résident de Prince George Steeve Caron, qui aimerait des services gouvernementaux bilingues au niveau provincial.
L’adoption d’une loi britannocolombienne sur les services en français pourrait profiter à tous les Canadiens français, selon la présidente de la FFCB.
«Cela permettrait notamment de s’aligner sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles», souligne Padminee Chundunsing.

Espoir en éducation
L’éducation dans la langue de Molière dans la province de l’Ouest baigne toujours dans sa victoire du 12 juin dernier, lorsque la Cour suprême du Canada a donné gain de cause au Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFCB), à la FPFCB ainsi qu’aux parents coappelants en confirmant le droit à une éducation équivalente en français, de la même qualité que celle offerte à la majorité linguistique.
Le système s’améliore petit à petit et ça a un lien direct avec la poursuite!
Malgré tout, elle attend toujours de voir des investissements pour les immobilisations scolaires, un sujet qui pose problème dans les écoles francophones. Certaines sont limitées en espace tandis que d’autres ne peuvent pas offrir une éducation jusqu’à la douzième année.
Ailleurs encore, l’éducation en français n’est pas offerte malgré la présence de résidents francophones, ou il n’y a pas assez d’écoles pour toute la population francophone, comme c’est le cas dans certaines grandes villes, dont Victoria et Vancouver.
«Il y a toujours place à l’amélioration», confirme Steeve Caron, père de deux enfants, mais il se dit somme toute plutôt satisfait de l’éducation francophone. «Il n’y a vraiment pas à se plaindre.»
N’oublions pas les garderies
Un deuxième enjeu primordial pour la directrice générale de la Fédération des parents est la mise en place d’un système de garderies francophones.
Jouant le rôle d’appui pour les parents avec des emplois, mais aussi d’outil de francisation, les garderies sont «doublement importantes pour les francophones», mentionne-t-elle.
Arts et culture
Dans les arts et la culture, c’est tout le secteur qui est touché par la COVID-19. Personne du milieu artistique n’est épargné.
Toutefois, le directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), Jean-François Packwood, demanderait au gouvernement de «reconnaitre la notion de diversité et d’équité des éléments linguistiques et culturels comme valeurs ajoutées».

Le directeur général mentionne aussi le besoin d’une politique pour le français et constate une différence au niveau du financement comparativement à ses homologues des autres provinces.
«Si je regarde du côté de mes pairs d’autres provinces, certains reçoivent plus de la province, ou la province et le fédéral s’équivalent. Pour nous, le financement du provincial est moindre que celui du fédéral», constate-t-il.