Denise Bombardier aime l’attention. Pour une deuxième fois en moins d’un an, elle s’est présentée à la très populaire émission de télé Tout le monde en parle (TLMEP) pour mépriser les francophones vivant à l’extérieur du Québec, y compris les Acadiennes et les Acadiens. Tout ce qu’elle dit n’est pas faux, loin de là. L’assimilation fait des ravages partout au Canada depuis plusieurs années. La qualité du français écrit et parlé est en constante érosion. Et elle a raison de dire que les francophones du Canada devraient avoir «les mêmes droits et les mêmes protections que les anglophones du Québec.»
Mais en s’acharnant sur nous comme elle le fait, Mme Bombardier ne fait que conforter les Kris Austin et Doug Ford de ce monde, eux qui sont pressés de nous voir disparaître. Elle contribue aussi à valider leur conception des francophones du pays, des «cadavres encore chauds» comme l’avait déclaré [Yves Beauchemin] en 1990.
Et que dire de Radio-Canada, de Guy A. Lepage et des responsables de l’émission TLMEP? Pour la deuxième fois en moins d’un an, ils ont invité Mme Bombardier à venir dans leur studio répandre ses invectives sans permettre aux premiers intéressés d’y être présents en même temps pour se défendre. En se faisant, ils se font complices de la polémiste.
Entre les bigots d’un côté et les élites québécoises de l’autre, il est étonnant que nous ayons tenu si longtemps. Pourtant nous voilà, encore debout. Ce nouveau chapitre nous rappelle une fois de plus que notre avenir est entre nos mains et que nous ne pouvons pas dépendre même sur ceux et celles qui devraient normalement être à nos côtés. Denise Bombardier n’est pas une imbécile; elle a su très bien jouer ses cartes pour faire parler d’elle et pour qu’on lui offre encore une tribune privilégiée. Elle en a profité pour répéter les pires sottises.