Durant 52 ans, Lara Rae a vécu sa vie comme un homme. De son Écosse natale à Toronto et jusqu’au Manitoba, vous l’avez peut-être connue comme Al Rae : cet énergumène tantôt humoriste de standup, tantôt critique d’opéra sur CBC Manitoba, producteur et scénariste pour la télévision (Little Mosque on the Prairie, par exemple), et surtout cofondateur du Winnipeg Comedy Festival. Les rires, la scène, l’extravagance : depuis le début, derrière cette vie si publique, se cachait Lara.
« J’étais habitée par le sentiment que je ne pourrais jamais être pleinement heureuse. J’étais bloquée dans ma vie. J’enchainais les transitions : carrière, divorce, dépendances. C’était la dysphorie de genre qui revenait sans cesse, et l’anxiété qui en découle. Je croyais ne jamais être capable d’en sortir. Comme beaucoup de personnes transgenres, j’avais peur de perdre un statut, sans compter toute la violence qu’il y avait contre les personnes qui se dévoilaient. Dans les années 1980 on entendait : ‘Transgenre, ça me donne envie de vomir.’ Alors vous ne dites rien. Vous êtes terrifiée. Je ne voyais pas d’autre issue que le déni et me cacher derrière l’alcool. »
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