Pendant que les Canadiens se demandaient, début 2015, si le Sénat affaibli par les conservateurs au pouvoir serait aboli à la demande des néo-démocrates, les Acadiens de la Nouvelle-Écosse espéraient déjà qu’un nouveau gouvernement libéral nommerait un de leurs représentants parmi les dix sièges accordés à la province. Quatre ans plus tard, leur attente demeure frustrée.
La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse n’émettra pas de communiqué sur la nomination, a fait savoir par courriel l’agente de communication, Giselle Thibault.
« Toutefois, bien que la Fédération reconnaisse les mérites du sénateur [Stanley]) Kutcher, elle demeure extrêmement déçue de constater que la communauté soit sans représentation à la Chambre haute, plus de cinq ans après la démission du seul sénateur acadien de la Nouvelle-Écosse. »
Tous les postes de sénateurs sont maintenant pourvus pour la première fois depuis près d’une décennie, soit depuis la décision du premier ministre Harper de ne plus en nommer. Le 12 décembre, le premier ministre Trudeau a comblé les quatre derniers sièges vacants, dont celui de la Nouvelle-Écosse accordé au médecin Stanley Kutcher, un candidat du Parti libéral en 2011 dans le comté de Halifax.
« On a le droit d’avoir un membre qui nous représente »
Cinq ans après la démission de Gérald Comeau, nommé en 1990 par Brian Mulroney, les francophones de la Nouvelle-Écosse demeurent écartés du Sénat, même si la Fédération acadienne a présenté dès 2015 une liste de candidats potentiels. Le sénateur Comeau figurait parmi un groupe de six Acadiens sur un total de neuf membres identifiés aux communautés francophones.
« Il y a matière à s’inquiéter, avait déclaré la directrice générale Marie-Claude Rioux. On ne veut pas l’abolition du Sénat, on est d’accord qu’il devrait être non partisan – c’est la chose la plus évidente – et que les mandats soient limités. Et on a le droit d’avoir un membre qui nous représente. »
Stanley Kutcher est un expert de la santé mentale des adolescents. Professeur au département de psychiatrie à l’Université Dalhousie, il préside une chaire de recherche dans ce domaine. Les autres nouveaux à la Chambre haute sont Margaret Dawn Anderson (Territoires du Nord-Ouest), Pat Duncan (Yukon) et Rosemary Moodie (Ontario).
« Ces quatre nouveaux sénateurs indépendants apportent de l’expérience et des connaissances précieuses dont le Parlement et l’ensemble du Canada bénéficieront grandement, a précisé Justin Trudeau. Je suis impatient de travailler avec eux sur les enjeux qui sont les plus importants pour les Canadiens. »
Le Sénat compte maintenant 54 indépendants, 31 conservateurs, dix libéraux et autant de sénateurs non affiliés.