le Vendredi 2 juin 2023
le Jeudi 22 novembre 2018 19:00 Actualité

Des ouvrages jeunesse franco-canadiens voyagent jusqu’à Terre-Neuve

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De passage à l’école Rocher-du-Nord, les formateurs Anne-Marie Fortin (Communication-Jeunesse) et Hugo Thivierge (Regroupement des éditeurs franco-canadiens) ont fait valoir la littérature jeunesse franco-canadienne aux enseignants du CSFP.  — Photo : Le Gaboteur, Marilynn Guay Racicot
De passage à l’école Rocher-du-Nord, les formateurs Anne-Marie Fortin (Communication-Jeunesse) et Hugo Thivierge (Regroupement des éditeurs franco-canadiens) ont fait valoir la littérature jeunesse franco-canadienne aux enseignants du CSFP.
Photo : Le Gaboteur, Marilynn Guay Racicot
Le Gaboteur, TNL. Rêver d’une bibliothèque jeunesse garnie de titres canadiens écrits en français n’est pas farfelu. Des représentants de la littérature jeunesse francophone et d’éditeurs franco-canadiens en ont fait la preuve.
Des ouvrages jeunesse franco-canadiens voyagent jusqu’à Terre-Neuve
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farfelu. Des représentants de la littérature jeunesse francophone et d’éditeurs franco-canadiens en ont fait la preuve, en débarquant à St. John’s avec une valise remplie de livres. 

Leur malle devait être lourde à traîner dans les rues escarpées de St. John’s. Mais cela n’a pas empêché les formateurs désignés de la tournée pancanadienne Passeurs de mots de se diriger à l’école Rocher-du-Nord pour faire découvrir des petits bijoux de la littérature jeunesse franco-canadienne aux enseignants du Conseil scolaire provincial francophone de Terre-Neuve-et-Labrador (CSFP), en formation dans la capitale les 18 et 19 octobre derniers.

Dans la fameuse valise, une cinquantaine de titres canadiens en version originale française destinés aux élèves de la première à la neuvième année. Il y en avait pour tous les goûts, de la poésie à l’abécédaire en passant par le roman graphique, et de plusieurs provinces du Canada aussi.

Terre-Neuve était le second arrêt d’Anne-Marie Fortin, responsable des communications pour Communication-Jeunesse, et de son collègue du Regroupement des éditeurs franco-canadiens, Hugo Thivierge, dans le cadre de la deuxième tournée de Passeurs de mots. Mise sur pied par les deux organisations en 2012 et soutenue par le Secrétariat du Québec aux relations canadiennes, la première édition avait permis de former des enseignants francophones de Moncton, d’Ottawa et de Winnipeg. Cette deuxième vague de Passeurs de mots se déploie sur trois ans. L’an dernier, le duo a ouvert sa bibliovalise jeunesse aux enseignants de Calgary. La destination de 2019 n’est pas encore connue.

Bouquiner et jouer

Un des enjeux de l’enseignement en milieu minoritaire est l’accès aux livres en français, constate la formatrice Anne-Marie Fortin. Les enseignants se retrouvent souvent à utiliser des œuvres traduites par méconnaissance de ce qui s’écrit en français au Canada. « Nous apportons une sélection de livres afin d’offrir un accès physique aux enseignants. Ces derniers peuvent les voir et les manipuler; c’est beaucoup plus facile pour choisir les œuvres à utiliser en classe », affirme-t-elle.

Permettre aux profs de bouquiner n’était pas le seul objectif de l’atelier, qui comprend aussi un volet de « médiation littéraire ». Car il ne suffit pas d’avoir en main de beaux et bons livres francophones pour transmettre le goût la lecture aux jeunes. Comment devenir de meilleurs passeurs de mots? Réponse : jouer avec les livres, sans nécessairement que cela implique de la lecture à proprement parler. « L’approche prônée par Communication-Jeunesse passe par le jeu pour inculquer le plaisir de lire », fait valoir la formatrice. Elle cite en exemple une activité où les élèves doivent créer un domino à partir d’éléments communs entre les livres, qu’ils soient textuels ou visuels. Passeurs de mots est sans aucun doute un concept qui plaît aux écoles francophones en milieu minoritaire, qui reçoivent gratuitement la formation grâce au soutien du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes. À condition, toutefois, qu’on donne aux profs les moyens de commander leurs livres coups de cœur au terme de la formation, faisait valoir une enseignante.

« Le CSFP fournit aux écoles un budget (selon le nombre et le niveau d’élèves) qui leur permet d’acheter des livres », confirme Patricia Greene, directrice des services éducatifs au CSFP. Quelques écoles francophones de la province organisent aussi des foires de livres avec la compagnie américaine Scholastic afin d’amasser des sous pour acheter d’autres livres, dont une partie provient de cette maison d’édition. Le bémol : parmi sa sélection figurent beaucoup de traductions.

Or, « les formateurs se font un point d’honneur de ne pas proposer de traductions », déclarait France Desmarais, directrice générale de Communication-Jeunesse, en entrevue téléphonique avec Le Gaboteur. « Surtout dans un contexte d’immersion, pourquoi lire des traductions? »

L’album Quand on était seuls, présenté aux enseignants terre-neuviens et labradoriens, fait cependant exception à la règle. Destiné aux enfants de 6 ans et plus, ce livre traduit de l’anglais aborde le délicat sujet des pensionnats autochtones. « Nous tenions à proposer des livres qui explorent la culture autochtone, mais ceux-ci sont souvent écrits en anglais », justifie Hugo Thivierge, qui représente les 17 éditeurs franco-canadiens, dont les Éditions des Plaines qui publient des traductions sur les peuples autochtones.

Pour en savoir plus sur les outils pédagogiques offerts par Communication-Jeunesse et visiter sa boutique : www.communication-jeunesse.qc.ca.

Pour en savoir plus sur le Regroupement des éditeurs franco-canadiens : www.refc.ca. À cette adresse, il est possible de visiter les sites des éditeurs membres et leurs boutiques en ligne.