Un nombre de jeunes du sud-ouest du Nouveau-Brunswick partent en missions humanitaires pour faire une différence dans la vie de jeunes d’un autre pays. Ces voyages éducatifs sensibilisent à une culture différente et offrent la chance de vivre une expérience inoubliable et, qui souvent, marquent la vie au retour.
Deux jeunes de 16 ans, Olivier Daniel de Dieppe et Jérémie Gagnon de Moncton ont vécu les deux dernières semaines de juillet au Vietnam. Les deux élèves du collège privé Stanstead au Québec ont apprécié leur séjour et leur voyage qui n’avait rien de touristique. Leur mission était d’apprendre l’anglais comme langue seconde à des jeunes moins fortunés du pays visité, à travers jeux et activités dans la commune de Swanbay, à 45 minutes de bateau de Hô-Chi-Minh-Ville.
Une deuxième expérience
Olivier Daniel entreprend sa quatrième et 12e année au collège en septembre. C’était son deuxième voyage humanitaire, après avoir été au Nicaragua en mars. « Notre objectif était d’organiser un camp d’anglais langue seconde et de sport pour les orphelins qui sont moins chanceux que nous, dit le jeune Daniel. On a voulu leur offrir la meilleure expérience possible du côté académique. »
Les 17 jeunes/animateurs du collège Stanstead habitaient Hô-Chi-Minh-Ville et prenaient un bateau, matin et soir, pour se rendre à destination. « On débutait la matinée avec des exercices pour 50 à 60 jeunes, a-t-il ajouté. On se divisait ensuite en six groupes, dont deux avancés en anglais, deux intermédiaires et deux débutants. L’anglais est leur langue seconde et on organisait des jeux de société, des visites dans un parc et des jeux de cartes pour leur apprendre l’anglais. On prenait le repas du midi sur place avec les jeunes et on reprenait les activités l’après-midi, souvent dans un parc et dans une piscine. »
Olivier Daniel est excité de cette deuxième expérience. « Cela nous montre comment on est chanceux et plus avancé ici, du côté économique et résidentiel. C’est frappant comparé à leur vie de tous les jours. Je voudrais participer à d’autres missions. »
Le hockey et l’académique ont attiré Olivier Daniel à Stanstead, il y a trois ans. Au début, il a trouvé difficile d’étudier en anglais après avoir débuté en français à Dieppe. Aujourd’hui, son expérience de langue seconde l’aide à l’autre bout du monde. Il a évolué au hockey et au soccer au collège. Il avait pris une absence du hockey l’an dernier, mais veut reprendre cette année, sa dernière, avec son frère, Alexis, lui aussi élève dans le même établissement.

Tout une expérience de vie
Jérémie Gagnon entreprendra sa troisième saison et sa 11e année à ce collège, en septembre. Il n’avait jamais quitté le sol de l’Amérique du Nord, avant ce voyage qui a été toute une expérience de vie.
« Mon conseiller au collège m’a encouragé d’y aller et suivant des discussions avec mes parents, j’ai décidé de m’y rendre, a-t-il indiqué. Je voulais faire une différence dans le monde et c’était un moyen pour moi de commencer. J’ai adoré cela. Les jeunes étaient contents avec le peu qu’ils avaient. Ils mettaient l’accent sur leur manger. Cela ouvre les yeux, en marchant dans la rue, on voyait des maisons de morceaux de métal, d’un côté et des maisons de riches, l’autre. Il n’y avait pas de classe moyenne. »
Près de 95 pour cent des jeunes présents étaient originaires de lieux pauvres. « Depuis mon retour, je pense à ces jeunes qui prennent la vie une journée à la fois et qui sont souriants pour la moindre petite chose, ajoute Gagnon. Les sourires sur le visage des jeunes à chaque jour étaient sans prix. La journée passée avec les jeunes me manque encore. »
Les jeunes vietnamiens étaient âgés de 7 à 14 ans et se sont attachés aux animateurs assez vite. « L’important était de passer du temps avec eux et avoir du plaisir, selon Gagnon et Daniel, qui ont aussi visité le musée de guerre du pays. La section de photos sur les effets de l’agent orange nous a marqués en voyant la destruction. »
Les deux animateurs ont trouvé difficile le dernier jour alors que plusieurs jeunes pleuraient en voyant la fin des sessions.
« On peut faire une différence dans notre société à travers des petits gestes sans aller ailleurs, ajoute Jérémie Gagnon. On peut améliorer la qualité de vie sans avoir à débourser de l’argent. On peut donner notre temps et faire des activités. » Les jeunes sont prêts à reprendre les études et voir de quelle manière ils pourront faire une différence dans les années à venir.