Presque 20 ans après le lancement de la première édition du Dictionnaire du français acadien, son auteur Yves Cormier récidive avec une deuxième édition, lancée le 19 juin. Une soixantaine d’Acadiens de la municipalité d’Argyle se sont rendus au Musée des Acadiens des Pubnicos, en Nouvelle-Écosse, pour écouter la conférence prononcée pour l’occasion.
Yves Cormier, originaire de Moncton au Nouveau-Brunswick, détient un doctorat de l’Université Sherbrooke. Il a enseigné les études françaises à l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse et se spécialise dans les particularités linguistiques et historiques de l’Acadie. On lui doit des ouvrages érudits comme Les aboiteaux en Acadie, hier et aujourd’hui, lauréat du prix France-Acadie en 1991, ou des écrits plus ludiques comme Grandir à Moncton. Le Dictionnaire du français acadien représente la culmination de plusieurs années de recherche.
Paul d’Entremont, le président de la Société historique de Pubnico, a souhaité la bienvenue à l’orateur distingué. Yves Cormier a déclaré que c’était pour lui un grand plaisir de revenir à Pubnico-Ouest pour l’occasion. Il a fait remarquer que cette nouvelle édition, revue et augmentée, a été enrichie de suggestions de plusieurs usagers. Elle s’attache à démontrer la vitalité actuelle de la langue, et qu’elle est loin de se résumer à une spécificité géolinguistique.
Le chercheur a expliqué comment et pourquoi il a réalisé ce projet. Il a avoué que plusieurs personnes croient que l’utilisation des dictionnaires est uniquement pour les retraités. Il a ajouté que pendant la déportation, beaucoup de Français vivaient dans la ville d’Halifax et que ces derniers ont échappé à la déportation, car ils s’identifiaient avec les huguenots de la France. Les Français qui ont été déportés étaient tous catholiques. Il a également mentionné la grande contribution de Pascal Poirier qui a complété le premier glossaire acadien au début du 20e siècle.
Il a rappelé que les premiers colons en Nouvelle-Écosse parlaient français, et il est possible d’identifier certains mots de 1604 à la diction d’aujourd’hui. Il a terminé sa conférence en expliquant le lien entre le vocabulaire d’Argyle et certaines régions de la Louisiane.
M. Cormier a profité de l’occasion pour partager avec la foule une série de vieux mots acadiens tels qu’espérer, bailler, arrimer, begou, bourder, tarve, valdrague, et d’autres encore.