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le Lundi 9 avril 2018 20:00 Actualité

Le sport… outil pour le français ?

Pourquoi faire confiance à Francopresse.
Vincent de Haître.  — Photo : courtoisie de Radio-Canada
Vincent de Haître.
Photo : courtoisie de Radio-Canada
Après l’incident des Jeux de PyeongChang où Hockey Canada a demandé de prononcer à l’anglaise certains noms de joueurs à consonance française, on peut se demander si le sport est un bon moyen pour la promotion du français.
Le sport… outil pour le français ?
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Saviez-vous que le FC Barcelone, célèbre club de football catalan, demande à certains de ses joueurs d’apprendre le catalan dans un souci de respect des valeurs du peuple catalan? Ce fut le cas quand le Brésilien Neymar a signé un lucratif contrat de 5 ans en 2013 : une clause de celui-ci stipulait qu’il devait se mettre à l’apprentissage du catalan comme le rapportait en 2016 le site Football Leaks. Pourrait-on voir une telle demande dans le milieu du hockey professionnel, au Canada?

Dans l’univers du sport amateur, le paysage linguistique est quelque peu différent. Selon Photi Sotiropoulos, directeur des communications au Comité olympique canadien (COC), « tout ce qu’on doit faire doit sortir en français. C’est 50-50. » Il assure qu’il n’y a aucune discrimination entre francophones et anglophones. La puissance des jeux olympiques, c’est d’être rassembleur, selon lui.

Quand on lui pose la question sur le fait que les gazouillis envoyés lors des Olympiques en Corée par des athlètes francophones étaient majoritairement en anglais, M. Sotiropoulos admet que le COC n’a pas de contrôle là-dessus. Pas plus qu’il ne participe à la sélection des participants aux Jeux de la Francophonie. Que le nombre d’athlètes unilingues anglophones prédomine comme ce fut le cas pour la délégation canadienne à Abidjan en 2017.

Sur le terrain

Les athlètes francophones, eux, sont-ils troublés quand le français semble arrivé en seconde place ? Le patineur de vitesse longue piste franco-ontarien Vincent de Haître ne croit pas que ceux-ci doivent porter attention à ce type de distractions, surtout « quand une nation au complet nous soutient. Vous savez, je suis un patineur, pas un politicien », dit-il. Au passage, cependant, il est d’avis que sa fédération, celle de patinage de vitesse, aurait été plus respectueuse des francophones et qu’une demande comme celle de Hockey Canada ne se serait pas produite. Mais il est aussi conscient qu’au centre d’entraînement de Calgary pour les patineurs longue piste tout se déroule en anglais. « C’est comme ça… »

Comme ce l’était lors des derniers championnats du monde de hockey junior 2017 quand l’entraîneur québécois Dominique Ducharme avait souhaité que seul l’anglais soit utilisé dans le vestiaire pour rendre plus fort l’esprit d’équipe.

Dans ce quasi désert de faits significatifs à l’égard du français, comment ne pas saluer les actions menées par le Directorat de l’activité sportive (DAS) à Winnipeg. Dirigé par Justin Johnson, le DAS a pour mission de contribuer à l’épanouissement de la francophonie manitobaine par l’entremise du sport de l’activité physique et récréative en français à travers le Manitoba. Depuis 26 ans, l’organisme franco-manitobain propose divers programmes sportifs comme l’escrime, le patinage ou le curling afin de favoriser l’inclusion des jeunes francophones souvent marginalisés. Une vision qui n’aurait sans doute pas déplu au baron Pierre de Coubertin !