Norman Gould, le président de la MTS, met en relief le travail du BEF en notant que « pour préparer des curriculums et soutenir les enseignants du français, on ne peut pas tout simplement traduire des documents conçus en anglais ».
« Je suis également renversé du fait que la Province ne tient pas compte de la valeur symbolique du BEF. Les francophones ont lutté des décennies pour acquérir une ressource comme le BEF et son sous-ministre adjoint, qui leur assurait un lien direct avec le ministère de l’Éducation.
« D’où l’importance de notre coalition. Au fil des années, diverses parties prenantes en éducation se sont regroupées pour discuter de points techniques, comme le nombre idéal d’élèves dans une salle de classe. Mais jamais pour souligner l’importance d’un service essentiel comme le BEF. La francophonie est une partie constitutive de la société manitobaine. Nous exigeons des clarifications du gouvernement. »
Bernard Lesage, le président de la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM), a développé l’argumentaire suivant : « La nomination immédiate d’un nouveau sous-ministre adjoint au BEF et la restauration du financement au BEF. Près de 400 millions $ sont accordés pour l’instruction de plus de 30 000 élèves de français et d’immersion française. C’est l’équivalent du financement accordé à neuf divisions scolaires anglophones de la province qui, elles, ont droit à un sous-ministre et un sous-ministre adjoint. Or, le BEF existe depuis 1974 et a un sous- ministre adjoint depuis 1976. Étant donné que l’éducation en français a augmenté de 40 % au cours des 14 dernières années, l’élimination du sous-ministre adjoint est inacceptable, et troublante. »
Brigitte L’Heureux, la directrice générale de la FPM, a également exprimé son mécontentement : « On a la nette impression que le gouvernement ne comprend vraiment pas l’importance du BEF, et fait fi de la francophonie. Personne n’a été consulté. Y compris le comité consultatif établi par la Loi 5, qui mise sur l’épanouissement de la francophonie. »
Valérie Rémillard, la présidente des Éducatrices et éducateurs
francophones du Manitoba, souligne que l’élimination du poste de sous-ministre adjoint au Bureau de l’éducation française n’est pas la seule source d’inquiétude.
« Certains postes clés ont déjà été supprimés au BEF, tandis que d’autres sont passés à des départements anglophones du ministère de l’Éducation. D’autres sont demeurés vacants suite à la retraite du dernier employé en poste. Une grande incertitude plane sur le BEF. Les employés ont peur. Plusieurs pensent déjà à trouver de nouveaux emplois.»
Voici l’état des lieux, selon Valérie Rémillard :
Postes vacants :
• L’agent responsable pour les statistiques et le calcul des subventions.
• Le coordonnateur des services financiers.
Postes supprimés :
Le coordonnateur du développement et de l’implantation des programmes.
L’agent de la promotion et conseiller en technologie.
Le conseiller pour l’immersion au niveau élémentaire.
Postes mutés aux départements anglophones :
Le conseiller en éducation physique.
Le conseiller pour les programmes d’anglais dans les écoles françaises.