Renaitre de ses cendres n’est pas chose facile. C’est pourtant ce que Renée a fait, comme tant d’autres entrepreneurs. Elle raconte comment cette clôture d’entreprise s’est transformée en moment charnière dans sa vie. « Quand j’ai commencé Antithesis, je me suis complètement donnée ; c’était toute ma vie. Maintenant, je comprends que ce n’était qu’un projet, et qu’un échec n’affecte pas qui je suis en tant que personne. En fait, ça a plutôt été un tremplin pour mes deux prochaines entreprises. Je n’aurais jamais eu le courage de me lancer toute seule si je n’avais pas déjà eu l’expérience avec Antithesis. L’entrepreneuriat, ce n’est pas un travail ni une aptitude, c’est un style de vie, voire une vocation ! Il faut une bonne dose de passion, de l’intuition et énormément de persévérance. J’aime beaucoup l’acronyme de FAIL : First Attempt At Learning », confie-t-elle.
London Pattern Bureau, qui lui permet de faire travailler trois personnes et d’avoir un sous-traitant, est une entreprise de découpage de patron et d’échantillonnage. « London Pattern Bureau est une entreprise de services. Nous développons des vêtements à partir de croquis. Nos clients, pour la plupart des designers en herbe, nous envoient leurs idées et nous les transformons en prototypes. D’abord, il faut faire un patron de couture, ensuite nous faisons une toile (un prototype dans un tissu bon marché), et après l’essayage et les retouches, nous coupons un échantillon dans le vrai tissu », précise Renée pour les néophytes du monde de la mode.
Quant à La Crèmerie, il s’agit d’une entreprise de production de yoghourts végétaliens à base de riz, sans lait de soja ou de noix ou de tout autre allergène connu. Au bout de six mois d’existence, les produits se trouvent déjà sur les palettes d’épiceries biologiques londoniennes : Daylesford, une chaine de magasins biologiques haut de gamme et les établissements Organico de Londres. Et maintenant que Renée a pu trouver un gestionnaire pour s’occuper de London Pattern Bureau, elle peut se concentrer à temps plein sur son dernier né.
« [L’amour de l’entrepreneuriat] s’est développé tout seul. Adolescente, mon rêve était d’avoir ma propre ligne de vêtements. Je croyais à l’époque que ma vocation était la mode, mais maintenant je réalise que c’était plutôt me lancer en affaires qui m’allumait ! Mon grand-père paternel (René Lacroix, propriétaire de Texaco à Hearst) était un homme d’affaires, donc c’est peut-être aussi dans mes gênes… », révèle Renée Lacroix qui semble véritablement habitée par une passion pour les affaires. L’autre chose qui semble l’allumer, c’est la gestion responsable et éthique des matériaux et ressources nécessaires à la production de ses produits et le souci pour la préservation de la terre. Elle attribue ce souci d’un côté à ses parents qui ont façonné ses valeurs et de l’autre à une intuition intérieure que toutes les formes de vie sur terre sont interconnectées.
En ce qui concerne l’avenir de sa gamme de yoghourts végétaliens, Renée aimerait pouvoir les vendre au Canada, mais en ayant sur place un atelier de fabrication ou en développant un partenariat avec une usine canadienne. Peut-être alors que son rêve d’être propriétaire d’une chaine de production intégrée verticalement, éthique et responsable, deviendra lui aussi une réalité !