En 2015, 80 villes et municipalités adhèrent à ce Réseau dont les objectifs sont de mettre en valeur la richesse et la vitalité du patrimoine francophone, de valoriser les milieux culturels francophones et francophiles, de développer des alliances économiques stratégiques et de promouvoir les attraits touristiques des villes membres sur la scène internationale. C’était la vision du Réseau développée par trois maires, Régis Labeaume de Québec, George LeBlanc de Moncton et Joey Durelle de Lafayette en étroite collaboration avec le Centre de la francophonie des Amériques. De ce triumvirat, seul Régis Labeaume est en encore en poste.
Deux ans plus tard et après une mini-rencontre l’an dernier à Lafayette, l’événement dépassera-t-il les quelque 335 délégués comme en 2015 ? « Non, nous attendons plutôt plus de 275 délégués (maires, élus et représentants), dont au moins une soixantaine des États-Unis », précise Mme Michelle Morin-Doyle, mairesse suppléante à la Ville de Québec et responsable du Réseau au sein des instances municipales. « Sont aussi attendus des gens du Canada, d’Haïti et de Cuba. L’événement tombe pendant les vacances de plusieurs, certains ne peuvent donc pas se déplacer pour cette raison. »
De 80 villes membres qu’il était en 2015, le Réseau en compte tout de même maintenant 140. « Parmi les nouvelles adhésions, mentionne Mme Morin-Doyle, un certain nombre de villes seront représentées à Québec, soit par un élu, un administrateur, un représentant touristique ou le représentant d’une association ou d’un organisme francophone. » À titre d’exemples canadiens, mentionnons notamment le comté de Peterborough et Chatham-Kent (Ontario) ainsi que Prince Albert (Saskatchewan) et Beaumont, ville voisine d’Edmonton, en Alberta.
Le RVFF comme levier économique ?
Son maire, Camille Bérubé, qui est également le président du réseau Concerto, qui deviendra prochainement l’Association des municipalités bilingues de l’Alberta, estime que le RVFF est une bonne façon « de promouvoir notre communauté ». Ces trois jours à Québec permettront également, selon ce dernier, de profiter d’un réseautage intéressant, non seulement au niveau pancanadien, mais au-delà. « C’est un outil supplémentaire, d’après le maire Bérubé, dans la recherche du développement touristique et économique. » C’est une façon de démontrer que les 240 000 Franco-Albertains font partie de la grande communauté francophone mondiale.
Certains ont cependant des attentes peut-être plus réalistes face au RVFF. La rencontre de 2015 était « exploratoire » comme la qualifie Louis Tétreault, le représentant de l’Association des municipalités bilingues du Manitoba, qui en sera à sa 2eparticipation à Québec. Il concède que « les retombées restent à venir » et constate que le Réseau n’a pas beaucoup d’argent – le gouvernement du Québec contribue pour 240 000 $ à l’événement de juillet et Québec pour 283 000 $ – ni de ressources. Néanmoins, il soutient qu’il y a « un vif intérêt » chez les Franco-Manitobains et que le voyage à Québec est dans l’objectif de « développer l’économie et le tourisme ».
À ceux et celles qui trouvent que les retombées tardent à se faire sentir, la mairesse suppléante ne nie pas. Mais « le Réseau est encore bien jeune et nous sommes à le bâtir. C’est d’ailleurs un des messages qui sera lancé lors de l’événement, il faut se concerter, se mobiliser et travailler davantage ensemble à développer les moyens et atteindre les objectifs que l’on retrouve dans le plan stratégique. Une seule ville ne peut porter à elle seule tout le développement de ce Réseau d’envergure. »